Enseignement: cette tendance lourde de parents d’élèves marocains, qui troquent le privé pour le public

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Revue de pressePour la scolarisation de leurs enfants, les parents ont tendance à faire de plus en plus confiance à l’école publique. Tout du moins, pour le moment, en ce qui concerne le préscolaire. La tendance se poursuit depuis trois années. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 10/05/2023 à 20h48

Une migration massive des établissements privés vers l’école publique? Pour le moment, c’est un phénomène qui est plus perceptible dans les niveaux du préscolaire. Pour être plus précis, il s’agit d’une migration notable du secteur informel et privé, mais aussi très organisé, vers des établissements publics agréés par l’Etat.

Les statistiques récemment publiées par le ministère de l’Education nationale, et qui ont été repris par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia ce jeudi 11 mai, le confirment.

Ainsi, explique le quotidien, l’enseignement préscolaire public, géré par les partenaires et régulé par l’État, a enregistré une attractivité certaine.

Le ministère parle d’une progression de 11%: le nombre des élèves inscrits est passé de 514.856 enfants inscrits pour l’année scolaire 2021/2022 à 571.301 au cours de l’année scolaire actuelle.

En contrepartie, le préscolaire privé a ainsi enregistré une baisse de 3,2%, le nombre d’élèves étant passé de 230.251 en 2021/2022 à 222.795 actuellement.

Le quotidien parle d’une baisse de l’attrait du secteur privé, tout en se demandant ce qui a pu pousser les parents à opter plus pour l’enseignement public.

La crise économique et la baisse continue du pouvoir d’achat y est certainement pour beaucoup, alors que cette tendance est observée depuis trois ans, soit depuis le début de la crise du Covid-19.

Il faut dire aussi que depuis le début de la mise en œuvre de la Loi-cadre portant réforme de l’enseignement, les parents ont désormais le choix entre le secteur privé, l’informel et un enseignement préscolaire public en plein démarrage et, qui plus est, offrant un niveau de qualité appréciable.

En conséquence, le secteur informel ou non structuré se retrouve carrément en chute libre. Dans le préscolaire non structuré, le nombre des inscriptions a diminué de manière significative. Une baisse de l’ordre de 19,4%, avec un nombre de scolarisés qui est passé de 170.384 en 2021/2022 à 137.297 en cette année.

Selon Al Ahdath Al Maghribia, le bilan du département de l’Education nationale et du préscolaire pour l’année scolaire 2022/2023 a des résultats positifs et encourageants.

Des résultats qui traduisent les efforts déployés par le ministère et ses partenaires pour une école de qualité pour tous, ainsi que le retour de la tendance positive des données et indicateurs du système éducatif, après la relative stagnation que ce dernier a connue lors de la période de la Covid-19.

En effet, précise Al Ahdath Al Maghribia, la demande de scolarisation ne cesse d’augmenter.

L’effectif total des scolarisés (public et privé, tous cycles confondus), y compris ceux du préscolaire pour l’année scolaire 2022/2023, est de 8.863.234 élèves, soit une augmentation de 1,5% par rapport à l’année scolaire d’avant.

En ce qui concerne l’enseignement privé, qui reste le principal partenaire du système éducatif, celui-ci a accueilli 1.191.780 élèves, soit une augmentation de 5,6% du total des élèves inscrits.

Cette augmentation est également perceptible dans l’enseignement privé par cycles, puisque les taux d’augmentation ont atteint 4,1 % dans le cycle primaire, et 9,4 % et 8.9 %, respectivement, dans les cycles secondaire collégial et secondaire qualifiant.

Globalement, la part de l’enseignement privé a légèrement augmenté, passant de 14,4% en 2021/2022 à 15% en 2022/2023, répartis sur l’enseignement primaire avec un taux de 1,8%, 10,7% dans le cycle secondaire collégial et 11,5 % dans le cycle secondaire qualifiant.

Par Amyne Asmlal
Le 10/05/2023 à 20h48