Doha, réparatrice de smartphones: «Il n’y a pas de métier réservé uniquement aux hommes»

Doha, réparatrice de téléphones à Rabat.

Le 23/04/2023 à 16h03

VidéoDe plus en plus de femmes trouvent leurs voies dans des univers dominés par les hommes. C’est le cas de Doha, 22 ans, qui s’épanouit dans le secteur de l’électronique numérique. Aujourd’hui, elle est réparatrice de smartphones dans une boutique à Bab El Had, à Rabat.

Lorsque nous la rencontrons, Doha est en train de souder les différents composants d’un téléphone, entourée d’outils et de matériaux de réparation éparpillés dans tous les coins de son atelier. Ce travail minutieux nécessite beaucoup de concentration. Interrogée sur son métier, que certains considèrent comme un «métier d’homme», elle explique que tout a commencé depuis son enfance, lorsqu’elle était curieuse de découvrir les composants des téléphones à la maison.

Petit à petit, elle a appris comment réparer des téléphones, mais son apprentissage ne s’arrêtait pas là: elle voulait à tout prix maîtriser les secrets de ce métier. Une fois son baccalauréat obtenu, elle a intégré une école pour apprendre la réparation et la programmation des mobiles.

Doha confie que l’encouragement et le soutien de sa famille étaient à l’origine de son ambition. Sans leur aide dans l’achat du matériel et les outils de réparation pour travailler à son propre compte, elle ne serait pas arrivée à exercer ce métier cher à son cœur et qui «nécessite un travail minutieux», explique-t-elle.

Son secret? C’est la patience, la persévérance et la concentration pour diagnostiquer les défaillances dans le téléphone. «La réparation de téléphones ne consiste pas uniquement à changer l’afficheur du téléphone ou du connecteur, mais de trouver la source de la panne», insiste Doha.

Pour réaliser son «rêve d’enfance», la jeune femme a dû franchir de nombreux obstacles. Certes, les lignes bougent et les mentalités évoluent, mais cela se fait lentement. «Certains de mes anciens collègues m’ont beaucoup fatiguée et m’ont découragée, surtout quand ils ont remarqué que j’étais beaucoup intelligente et vigilante. Mais j’ai tenu bon parce que j’aime mon métier et je lutte pour me développer et avoir un jour mon propre projet», confie Doha avec fierté.

«Les premiers clients qui ont visité la boutique ont trouvé étrange de voir une femme qui excelle dans la réparation et la programmation de téléphones. Mais peu à peu, ils ont commencé à me faire confiance et sont devenus des habitués. Et Dieu merci, on peut gagner de 100 jusqu’à 300 dirhams par jour», poursuit-elle.

Tous les métiers sont accessibles aux femmes, selon Doha. «Il n’y a aucun métier réservé uniquement aux hommes. La femme peut travailler et exceller dans tous les domaines. La volonté, la persévérance, la patience, la pratique sont les ingrédients de la réussite dans n’importe quel domaine», résume-t-elle.

Par Ihssane El Zaar et Anas Zaidaoui
Le 23/04/2023 à 16h03