Le ministère de la Justice n'a pas dévoilé les noms des magistrats sanctionnés au cours de l'année 2013. Le département de Ramid ne l'a pas fait pour, semble-t-il, éviter les vives réactions suscitées par la publication de la liste relative à l'année 2012. Du moins à en juger par l'analyse de plusieurs quotidiens à paraître, ce lundi 17 février, à commencer par Assabah et Al Ahdath Al Maghribiya.
Assabah avance que "le ministère de la Justice avait, au sujet de la première liste, non seulement dévoilé les noms des magistrats sanctionnés, mais aussi ordonné leur publication dans des journaux". Cette démarche a été vivement condamnée par des magistrats. Pour l'année 2013, on apprend, toujours selon Assabah, que le Conseil supérieur de la magistrature a suspendu deux juges et gelé la promotion d'un autre. A en juger par la même source, deux magistrats ont été blanchis. Le Conseil a adressé deux blâmes contre deux juges et averti un autre.
Conjoncture tendue
Akhbar Al Yaoum insiste sur "le retard pris par le Conseil supérieur de la magistrature à rendre public sa liste au terme de plusieurs mois de délibérations secrètes". Et de préciser que "la publication des résultats intervient dans un contexte marqué par la tension qui prévaut entre le ministère de la Justice et le club des magistrats d'une part et l'Amicale des magistrats d'autre part". Selon ce journal, "les magistrats affiliés à l'Amicale ont été choyés par des promotions et des postes à responsabilités".
Les relations entre le ministère de la Justice et les magistrats évoluent en dents de scie. Le département de Ramid veut appliquer coûte que coûte la réforme du système judiciaire, alors que le Club des magistrats semble appréhender la vitesse avec laquelle Mustapha Ramid compte mener sa réforme. Le dialogue est la seule issue pour sortir de l'impasse. La justice souffre de nombreux maux, dont le plus grave est celui de la corruption. La réforme est l'unique solution pour redonner confiance aux marocains en leur justice.