Daoudi encerclé par des étudiants à Settat

Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur.

Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur. . Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Des étudiants de l'ENCG à Settat ont encerclé et bloqué la route, vendredi, au ministre de l'Enseignement supérieur.

Le 16/02/2014 à 20h42

Encore un ministre encerclé ! Après Benkirane et Rebbah, c'est au tour, cette fois, de Lahcen Dadoui, ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. Al Massae et Al Akhbar rapportent dans leur édition de ce lundi 17 février que des étudiants de l’Ecole nationale de commerce et de gestion (ENCG) de Settat ont encerclé, vendredi dernier, la voiture du ministre PJDiste au moment de la sortie de l'établissement. Pis encore, lesdits étudiants ont bloqué l'accès afin que Daoudi ne puisse pas sortir. Certains se sont même jetés sur son véhicule, précise Al Massae.

Une cérémonie qui se transforme en cauchemar

Daodui s'était rendu, vendredi, à l'ENCG pour assister à la cérémonie de l'installation du nouveau directeur de l'établissement. Il aura fallu l'intervention des forces de l'ordre afin de débloquer la situation, lit-on sur les colonnes d'Al Massae et Al Akhbar. On parle même d'une intervention musclée de la police, sous les yeux du ministre de l'Enseignement supérieur, qui s'est empressé de quitter les lieux.

A la question de savoir pourquoi ces étudiants sont allés jusqu'à encercler le ministre de l'Enseingenement supérieur et lui bloquer la route, les deux journaux soulignent que lesdits étudiants condament la décision du ministère en vertu de laquelle les étudiants inscrits au master sont privés de bourse. Le ras-le-bol était manifeste, vendredi, à l'ENCG de Settat. Les étudiants ont scandé des slogans pour dénoncer les dérapages au sein de l'Université Hassan I, notamment en ce qui concere les niveaux "licence" et "master". Et d'exiger la mise en place d'une commission d'enquête pour faire le point ce qu'ils considèrent comme des abus.

Les étudiants en master menacent d’entamer une grève générale. Il s’agit plus exactement de ceux qui ont été écartés par le département de Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur de la liste des boursiers.

Ces étudiants qui ont entamé des mouvements de protestation fustigent la circulaire numéro 1711 du ministère de l’Enseignement supérieur. Celle-ci explique que 50% des étudiants inscrits au master et qui avaient bénéficié d’une bourse durant les études de licence percevront cette aide financière. Elle souligne aussi que les 1.800 demandes déposées par de nouveaux étudiants en master, qui durant leur cursus universitaire n’ont jamais profité d’une aide financière de l’Etat, ne seront pas satisfaites. La cause n’est autre que «le manque de budget» qui reste limité. Et ce, même si un effort important a été consenti puisque ce département a pu augmenter le budget consacré aux bourses de 78% en 2013 comparativement à l’année précédente. La position de la tutelle est rejetée par les étudiants concernés qui demandent la généralisation de la bourse et l’abandon du critère social pour son octroi. Les bourses sont accordées en fonction de trois principaux critères: les conditions sociales, le mérite et l’encouragement des spécialités prioritaires. En tout cas, dans son communiqué la Commission de coordination des étudiants en master des universités et facultés marocaines met en garde contre «la montée des tensions si l’Enseignement supérieur ne revoit pas sa décision». 

Le budget bourse alloué à ce département est passé de 718 millions de dirhams en 2012 à 1,25 milliard de dirhams cette année. Un effort jugé important compte tenu de la conjoncture économique et de la situation du budget de l’Etat. Ainsi 80% des étudiants en licence ont eu droit à la bourse contre 50% pour les masters et 70% pour les doctorants. Globalement le nombre de bourses d’études octroyées actuellement aux étudiants s’élève à 216.000 contre 185.000 auparavant. Mais depuis l’année dernière, les versements subissent des retards comme c’est le cas pour ce troisième trimestre. Une situation qui a nécessité l’intervention du ministre de l’Enseignement supérieur auprès des Finances pour débloquer les paiements. - See more at: http://www.leconomiste.com/article/907008-enseignement-sup-rieurtensions-chez-les-tudiants-en-master#sthash.sTrmEc0E.dpufInscrits en master, des étudiants malchenceux ne décolèrent pas, malgré les explications de Daoudi à propos de la circulaire n°1711 entrée en vigueur en 2013. Plusieurs mouvements de protestation ont eu lieu dans d'autres structures pour fustiger cette mesure et demander la généralisation de la bourse et l’abandon du critère social pour son octroi. La tutelle ne cesse de répéter que bourses sont accordées en fonction des conditions sociales, du mérite et de l’encouragement des spécialités prioritaires.

Par Abir Al Maghribi
Le 16/02/2014 à 20h42