Cours particuliers: Les prix flambent

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Revue de presseKiosque 360. La décision de Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education nationale, d'interdire les cours particuliers donnés par les enseignants du secteur public, a permis de réduire l'ampleur du phénomène, mais a aussi eu des effets indésirables. Les prix des cours de soutien ont ainsi flambé.

Le 02/02/2015 à 20h33

Al Massae, en Une de son édition de ce mardi 3 février, révèle que la chasse aux fonctionnaires du ministère de l'Education nationale donnant des cours particuliers a fait flamber le coût des leçons particulières. Des leçons qui ne sont plus données dans des appartements ou des garages, mais à domicile et en catimini. Le quotidien souligne en effet que, suite à la décision du ministre de suspendre plusieurs enseignants, ces derniers ont recouru à un stratagème consistant à donner les cours en secret au domicile de l'élève.

Flambée des prix des leçonsLe contrôle étroit des enseignants a donc poussé ces derniers à augmenter leurs tarifs, qui ont presque doublé. Al Massae souligne ainsi que les cours de soutien en mathématiques ont vu leur coût passer de 400 à 700 DH.

Selon les données recueillies par le quotidien, certains enseignants n'hésitent pas à facturer à la séance, ce qui engendre des frais supplémentaires pour les parents. Par ailleurs, certains élèves poussent un ouf de soulagement après avoir été obligés pendant longtemps de se plier au diktat des cours de soutien. Autre effet engendré par les commissions de contrôle du ministère de l'Education nationale: le recours de plus en plus fréquent aux chômeurs diplômés pour occuper les postes vacants dans les centres linguistiques après le retrait de nombreux enseignants qui ont eu peur de se faire coincer par les commissions précitées.

Effets retorsInterpellé à propos de l'effet de cette interdiction, Abdelilah Dahmane, vice-secrétaire national de la Fédération nationale des fonctionnaires de l'enseignement, a déclaré à Al Massae que les cours particuliers sont pratiqués aujourd'hui comme un "abattage clandestin". Selon lui, certains individus n'hésitent pas à en faire un fonds de commerce et à extorquer les parents. Le responsable syndical met néanmoins un bémol en jugeant que cette décision aurait gagné à être appliquée de manière graduelle pour traiter dans sa globalité un problème devenu révélateur d’une maladie du système éducatif.

Appliquée de manière abrupte, la décision du ministère de tutelle n'en a pourtant pas moins été applaudie, et par les parents et par les enseignants.

Par Amine Haddadi
Le 02/02/2015 à 20h33