Casablanca: crise en perspective, les gestionnaires délégués des ordures n’ont pas été payés

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Revue de presseKiosque360. L’ancien Conseil communal a laissé une ardoise salée aux deux gestionnaires de la collecte des déchets ménagers. L’actuelle maire s’est engagée à payer les arriérés laissés par son prédécesseur, mais les deux sociétés auront encore à faire face à six mois d’impayés. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 05/01/2022 à 20h45

La métropole est de nouveau sur le point de vivre une crise de gestion des déchets ménagers. Les deux sociétés qui assurent la gestion déléguée de la collecte des ordures n’ont pas encore été payées par la commune, et ce depuis bientôt une année. Le montant des arriérés cumulés s’élève à 500 millions de dirhams, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 6 janvier. Les deux sociétés de gestion de ce service, l'une Marocaine et l'autre Libanaise, sont pour ainsi dire au bord de la faillite.

Cette situation exceptionnelle héritée de la gestion de l’ancien Conseil communal dirigé par le PJD menace de replonger la ville dans l’état où elle était il y a un peu plus de trois ans, lorsque les ordures s’amoncelaient, des jours durant, dans la plupart de ses artères et ses ruelles. En réalité, explique le quotidien, à cause d’une divergence dans l’interprétation de certaines clauses du contrat de gestion déléguée entre les deux sociétés et le Conseil de la ville, ce dernier a cessé d’honorer ses engagements depuis le mois d’avril de l’année dernière. D’après Assabah, ce désaccord porte sur le montant des pénalités prévues dans le contrat.

Selon le quotidien, le Conseil de la ville n’hésite pas à appliquer des pénalités de l’ordre de 10% des redevances forfaitaires mensuelles pour les deux compagnies à chaque fois que ces dernières faillissent à l'une des clauses du contrat. Seulement, si les sociétés ne contestent pas le principe des pénalités et donc des prélèvements à la source d’une partie de leur dû, elles ne sont souvent pas d’accord, par contre, sur l’interprétation et la nature exacte des infractions sanctionnées. A peine entrées en activité, il y a trois ans, les deux sociétés avaient déjà écopées de plusieurs pénalités pour ne pas avoir mis immédiatement en service tout le matériel roulant pour lequel elles s’étaient engagées. Les tensions entre les deux parties ne se sont plus atténuées depuis.

Aujourd’hui, souligne le quotidien, c’est une autre équipe qui a été portée à la gestion des affaires de la ville depuis le 8 septembre dernier. Et justement, l’un des premiers engagements de la nouvelle maire de la ville est d’honorer les arriérés de la commune envers les deux sociétés. La ville s’apprête donc à débloquer les 500 millions de dirhams en question. Ce qui, d’après Assabah suffirait à peine à couvrir les dépenses engagées par les deux sociétés durant cette période mais devrait leur permettre d’assainir leur situation envers les banques. 

Cependant, laisse entendre le journal, cela ne va sans doute pas résoudre le problème. Les fonds promis ne devraient, en effet, être débloqués qu’en mars prochain. Aussi, les deux entreprises restent-elles dans le flou d’ici là. Elles auront encore à faire face à des arriérés de paiement correspondant à la période allant d’octobre 2021 à mars 2022, soit six mois. Ce qui aggrave encore plus la situation, c’est que les banques auxquelles les deux sociétés ont fait appel refusent de les suivre parce que, à défaut de garanties, leur solvabilité n’est pas certaine.

Par Amyne Asmlal
Le 05/01/2022 à 20h45