50 camions avec une même plaque d’immatriculation

Des camions de transport routier.

Des camions de transport routier. . DR

Revue de presseKiosque360. Il s’agit d’une vaste opération de falsification de dossiers de vente de véhicules. De nombreuses personnes sont impliquées dans cette affaire et leur activité s’étend à plusieurs villes du Maroc.

Le 28/07/2021 à 20h19

C’est une affaire de falsification à large échelle qui a éclaté d’abord à Berkane, avec des ramifications à Oujda, Fès, Al Hoceima et Nador. Cela a donné des camions vendus neufs qui portent non seulement la même plaque d’immatriculation mais aussi le même numéro de châssis. Comment les faussaires s’y sont-ils pris? Le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 29 juillet, ne l’a pas bien précisé. Il parle, toutefois, d’une affaire à la fois pénale et commerciale qui a été portée devant la justice et porte sur une vente détournée de camions.

Comme l’explique Assabah, il s’agit de plusieurs opérations de vente et, à chaque fois, deux véhicules sont vendus avec des dossiers qui portent les mêmes références. Un dossier est traité par le concessionnaire de la marque situé à Berkane et un autre par des employés qui relèvent directement de la maison mère. La première vente est réglée avec un chèque alors que la deuxième est financée grâce à un crédit bancaire. Les deux véhicules portent donc le même numéro de châssis et le même numéro de plaques «ww». D’après le quotidien, au moins 50 camions ont été vendus selon ce procédé.

L’affaire ne date manifestement pas d’aujourd’hui, à en croire Assabah, puisque la société concessionnaire de cette marque, qui est la perdante dans cette affaire, a déjà été déboutée par le tribunal d’Oujda. Des experts ont même été désignés et envoyés à Rabat pour expertiser les dossiers relatifs à ses ventes. Et après avoir consulté les documents qui se trouvent dans les archives du ministère du Transport, ils se sont aperçus qu’effectivement, dans plusieurs cas, des véhicules portant les mêmes numéros d’identification circulaient au même moment dans deux villes différentes. 

D’après le quotidien, ce manège a duré pendant huit ans. Cela a démarré lorsque la maison mère, s’apercevant que son concessionnaire à Berkane réalisait un bon chiffre d'affaires, a décidé de lui envoyer un de ses cadres en renfort. C’est à partir de cette date que les cas de falsifications ont commencé à se multiplier. Le cadre en question aurait été l’instigateur de cette opération, avec la complicité des salariés du même concessionnaire. Quand tout ce manège a été découvert par le patron de la société concessionnaire de la marque, ce dernier a dû faire face à un imbroglio judiciaire sans fin, impliquant à la fois la justice pénale, commerciale et administrative.

Par Amyne Asmlal
Le 28/07/2021 à 20h19