Remaniement: Et si Benkirane tranchait?

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Revue de presseKiosque360. Un remaniement ministériel partiel est prévu dans les prochains jours. Si il ne fait nul doute que le remplaçant du ministre déchu Mohamed Ouzzine sera un haraki, aucun nom précis n’a encore filtré pour l’instant. Les coulisses d’un remplacement qui se fait trop attendre.

Le 02/02/2015 à 00h29

Dans son édition de ce lundi 2 février 2015, Assabah rapporte que le remplacement de Mohamed Ouzzine, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports -limogé après le scandale du complexe sportif Prince Moulay Abdellah- sera annoncé juste après le retour au Maroc de Mohammed VI, actuellement en visite privée en France. Se référant à ses sources, le quotidien croit savoir que le souverain veille à l’application stricte et "saine" des articles de la constitution. En effet, le roi a laissé au Chef de gouvernement, en concertation avec la majorité, le soin de nommer un remplaçant au ministère de la Jeunesse et des Sports. Ainsi, poursuit le journal, ils assumeront la responsabilité de leur choix, l’objectif étant d’éviter de nouveaux déboires au sein d’un secteur aussi vital que celui de la jeunesse et des sports.

En dépit du retard accusé dans le remaniement ministériel, Assabah estime que Mohammed VI a réagi en toute "sagesse et clairvoyance" face à cette crise. Selon le quotidien il aurait permis au gouvernement de sortir d’une impasse, provoquée par le fiasco de la restauration du gazon du complexe Moulay Abdellah, qui a coûté la bagatelle de 22 milliards de DH. Il s’agit de la deuxième crise du gouvernement Benkirane, rappelle le quotidien. La première étant le retrait du Parti de l’Istiqlal (PI) de la majorité gouvernementale, au moment où Hamid Chabat avait pris la tête du parti de la Balance.

Par ailleurs, Assabah souligne également que les leaders du Rassemblement National des Indépendants (RNI), Salaheddine Mezouar, et du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), Nabil Benabdellah, ont fait part au Chef du gouvernement que les ministres de leurs partis respectifs ne sont nullement concernés par un remaniement ministériel. Pour ces deux chefs de partis, un large remaniement affecterait la marche normale des institutions constitutionnelles, particulièrement à l’approche des échéances communales et régionales ainsi que la Chambre des Conseillers, que ce soit durant l’année en cours ou lors des prochaines législatives de 2016. Citant les mêmes sources, Assabah précise que les leaders des deux formations politiques ont rappelé à Benkirane, les conséquences du retrait, il y a six mois, du PI et son remplacement par le RNI, ainsi que les résultats de cette décision qui avaient presque gelé l’activité du gouvernement.

Pour le quotidien, qui cite ses sources, le remplacement d’Ouzzine est une question qui concerne seulement Benkirane et Mohand Laenser, actuel secrétaire général du Mouvement Populaire. Particulièrement ce dernier puisqu’il le ministre limogé dont il est question est aussi un membre du MP. Contacté par téléphone à ce sujet, Laenser a indiqué à Assabah que jusqu’à samedi (19h pour être plus précis), il n’avait pas encore rencontré le Chef du gouvernement afin d’examiner les différents scenarii concernant un remaniement ministériel. Il a de même réaffirmé qu’il ne s’était pas encore mis d’accord avec Benkirane sur la manière de remplacer Ouzzine, ajoutant qu’il ne s’agissait pas d’une urgence pour l’Exécutif mais qu’il n’était pas la peine de prendre du retard pour autant. Selon lui, le remaniement devrait avoir lieu au cours des deux prochaines semaines. Laenser a, par la même occasion, écarté l’éventualité d’un large remaniement ministériel portant sur plusieurs portefeuilles, faisant savoir que le remplacement d’Ouzzine est une affaire qui ne concerne que lui et Benkirane. Le reste des chefs de la majorité gouvernementale sera informé, avant que le choix ne soit soumis à Mohammed VI.

Par Samir Chennaoui
Le 02/02/2015 à 00h29