Pateras de la mort: El Othmani devant le Parlement

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Revue de presseKiosque360. Le phénomène de l’immigration clandestine, qui prend des proportions alarmantes depuis quelques semaines, plane sur la rentrée politique et parlementaire. En effet, l’institution législative vient d’interpeller le chef du gouvernement, appelé à s’expliquer sur ce fléau.

Le 19/09/2018 à 20h10

Le désespoir de la jeunesse marocaine et son recours à l'aventure aux conséquences incertaines et dramatiques de l’immigration clandestine ont fait l’objet d’une correspondance adressée par la députée du Parti authenticité et modernité (PAM), Fatima Saâdi, à la présidence de la Chambre des représentants, qui a immédiatement transféré son courrier au chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani.

Selon le quotidien Assabah, qui rapporte cette information dans son édition de ce jeudi 20 septembre, la députée du Tracteur a interpellé le chef du gouvernement sur l’ampleur du phénomène et les spectacles désolants et hallucinants de ces groupes de jeunes marocains qui embarquent, à leurs risques et périls, à bord des «pateras de la mort», en vue d'atteindre l’autre rive.

Dans cette correspondance, la députée du Tracteur impute la responsabilité de cet état de fait à la politique du gouvernement qui a étouffé la jeunesse marocaine, une jeunesse qui ne voit plus de lueur d’espoir que dans l’eldorado européen. «Des jeunes, convaincus que la vie dans la dignité relève de l’impossible dans le pays, se trouvent dans l’obligation de se suicider plutôt que d’attendre quelque chose qui se réalisera ou ne se réalisera pas», a-t-elle martelé.

Ce phénomène, qui interpelle la société, a d'ailleurs enflammé les réseaux sociaux où des vidéos, authentiques pour les unes et manipulées pour les autres, ont suscité des polémiques. Face à cet état de fait, le ministère de l’Intérieur a réagi par un communiqué mettant en garde contre la manipulation de ce fléau par des appels anonymes à des opérations collectives d’immigration clandestine ou la publication de vidéos montées et truquées, incitant les jeunes à l’immigration clandestine. Dans ce cadre, le ministère de l’Intérieur, tout en rappelant les lois en vigueur, a laissé entendre que des poursuites judiciaires seraient intentées contre les fauteurs de trouble.

Par Mohamed Younsi
Le 19/09/2018 à 20h10