MRE : Généreux le gouvernement ?

"Le cadeau !" Les rédactions francophones ont l’air de s’être passé le mot pour faire leurs Unes de ce jeudi 9 mai. Après le passage mercredi après-midi du chef du gouvernement à la Chambre des conseillers pour discuter des actions du gouvernement en faveur des Marocains du monde, la presse se réjouit des annonces faites par Abdelilah Benkirane. Pour Le Soir échos, c’est le "Régime d'assistance médicale accordé aux MRE" qui fait office de paquet surprise.

Cette mesure concerne précisément les Marocains du monde "qui ne bénéficient pas d’aide aux soins dans leurs pays de résidence", précise le quotidien. Or, comme le rappelle le journal dans ses colonnes, "l’aide et l’assistance du Maroc à ses ressortissants à l’étranger est un acquis constitutionnel accordé par l’article 16 de ce même texte". C’est à se demander en quoi Benkirane fait-il une fleur aux MRE.

Des cadeaux SVP !

Pour L’Economiste, par contre "la générosité du gouvernement" se conjugue au pluriel. "MRE : Les cadeaux du gouvernement", titre le quotidien à sa Une, faisant notamment référence aux "enveloppes prévues pour le soutien face à la crise" et aux "120 millions de DH destinés aux mosquées".

Le quotidien économique liste l’ensemble des actions menées par le gouvernement pour la communauté marocaine à l’étranger. "Benkirane a également pensé aux MRE d’Afrique", enchaîne le journal, qui ajoute qu’une "enveloppe de 3 millions de DH leur sera accordée comme soutien à la scolarité des enfants".A la lecture de plusieurs titres, l’on serait tenté de croire que la session mensuelle de mercredi de la Chambre des conseillers s’est passée sans heurts et que le chef du gouvernement a tranquillement déroulé son bilan devant les conseillers. Or, les interventions des parlementaires, notamment de l’opposition ont clairement remis en cause les réalisations de l’Exécutif, voire même la finalité jugée politicienne des actions menées. Offrir des cadeaux, c'est bien, mais en l'absence d'une vision claire, novatrice et globale, l'Exécutif ne fait que reproduire un mode opératoire d'un autre âge.