Maroc-France: La crise s'installe

La crise diplomatique entre la France et le Maroc dure depuis déjà cinq mois. L’agression morale dont été victime, la semaine dernière, le général Abdelaziz Bennani, ancien numéro 2 des Forces armées royales dans sa chambre à l’hôpital Val-de-Grâce à Paris, par l’ancien officier Mustapha Adib, continue de susciter de vives réactions. Pour l’éditorialiste de L’Observateur, daté de ce week-end, cet incident témoigne d’une "désinvolture des autorités françaises". "Cet incident alimente un débat plus profond. Il concerne la place de la France dans le monde. Le mot qui revient le plus souvent dans les discussions, c’est l’amateurisme", souligne-t-il. Et d’ajouter que "la diplomatie de la France a laissé place à une agitation, une fébrilité, des couacs à répétition, depuis l’arrivée du nouveau pouvoir exécutif socialiste".Vent glacial

"De couacs en couacs, la diplomatie et les autorités françaises ont fini par souffler un vent glacial sur les relations avec le Maroc. L’ambiance d’entente chaleureuse qui caractérisait les relations entre les deux pays a été ternie par des sorties médiatiques hasardeuses et des machinations de la France", relève de son côté Le Temps dans sa dernière livraison. Le magazine donne la parole au politologue Manar Slimi pour analyser les récents développements dans les relations franco-marocaines. "En moins de cinq mois, nous avons assisté à trois actes de la part des Français qui touchent la souvereinté marocaine", a tenu à rappeler Slimi. Et de souligner que "ces actes interviennent à un momnet où nous assistons à un rapprochement entre la France et l'Algérie". "L’attitude française témoigne de leur désapprobation, voire de leur crainte de la nouvelle politique extérieure du royaume, surtout l’ouverture sur l’Afrique, outre les rapprochements avec les Etats-Unis, la Russie et les pays du Golfe", croit savoir Slimi.

La crise entre la France et le Maroc va-t-elle durer? Les observateurs sont partagés. Le Maroc avait clairement souligné que "l'acte inadmissible" dont a été victime le général Bennani à Paris s'ajoute aux nombreux incidents qui ont émaillé, ces derniers mois, les relations maroco-françaises. Un incident qui n'a fait que compliquer le processus de normalisation des relations bilatérales.