Des marchés juteux au centre d’une guéguerre entre sociétés de dialyse

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Revue de presseKiosque360. La procédure d’appel d’offre pour les marchés des prestations de dialyse aux personnes possédant la carte Ramed soulève un tollé général. La cour des comptes a relevé l’existence d’un monopole privé, l’absence de concurrence, la mauvaise qualité du service et une fraude à grande échelle.

Le 25/05/2019 à 00h24

Les transactions opérées par le ministère de la Santé avec des cliniques privées concernant les prestations de dialyse au profit des nécessiteux suscitent la colère de certains nouveaux centres médicaux. Ces derniers mettent en cause l’opacité qui caractérise l’octroi de ces marchés. La cour des comptes avait, d’ailleurs, dans un rapport récent, relevé l’absence d’une véritable concurrence dans l’adjudication de ces marchés.

Les magistrats ont pointé du doigt la procédure de l’appel d’offres ouvert pour remporter le marché des prestations de dialyse aux personnes possédant la carte Ramed. Sauf qu’un seul concurrent participe à cette opération en représentant un groupe de centres de dialyse. Cette manoeuvre a irrité un médecin responsable d’un centre qui en a fait part au chef du gouvernement, au ministre de la Santé et au conseil de la concurrence. Une plainte qui souligne que cette procédure consacre le monopole et élude toute véritable concurrence au niveau du prix et de la qualité. D’autant, ajoute le docteur, qu’il existe des marchés dont l’exécution s’étale sur trois ans. Une situation qui a poussé les responsables des centres lésés à demander la non-prorogation des marchés concernés et le lancement de nouveaux appels d’offres.

Des opérations, précisent-ils, qui respectent les conditions de la concurrence et prennent en compte les remarques de la cour des comptes. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du samedi 24 mai, que le groupe du PJD au sein de la chambre des représentants a adressé une lettre au ministre de la santé dans laquelle il lui demande d’enquêter sur les violations dans les transactions relatives à la prestation de dialyse fournie aux détenteurs de la carte RAMED. La question écrite et signée par le député Mustapha Ibrahimi souligne que: «Malgré les remarques pertinentes de la cour des comptes inhérentes à l’existence des cas de monopole, l’absence de la concurrence et la mauvaise qualité de service, les délégations du ministère de la Santé n’ont rien fait pour redresser ces dysfonctionnements dans le domaine de la dialyse».

Le groupe du parti de la Lampe a demandé au ministre de la Santé de clarifier les mesures urgentes qui seront prises pour «mettre en œuvre les recommandations de la cour des comptes afin d’unifier des prestations vitales à une catégorie précaire». Le ministre a été interrogé, aussi, sur les initiatives à prendre pour régulariser les dysfonctionnements dans les marchés en cours relatifs aux prestations de dialyse dans les centres précités.

La cour des comptes avait, par ailleurs, signalé que les bénéficiaires de ces marchés n’informent pas, chaque semaine et d’une façon continue, les délégations de la santé de la situation des malades absents. Ils profitent du manque de suivi et de contrôle pour facturer des séances de dialyse à des malades absents, voire décédés ou ayant changé d’adresse. Pis encore, les dirigeants de ces centres facturent des séances de dialyse dont les dates coïncident avec les jours fériés comme les dimanches et les jours de fête afin de se faire rembourser 800 dirhams par séance par les assurances.

Par Hassan Benadad
Le 25/05/2019 à 00h24