Agadir: confortablement installé aux commandes, le PJD brade des sites historiques

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Revue de presseKiosque360. La commune urbaine d’Agadir, dirigée par le PJD, s’apprête à céder les biens historiques de la ville. Et pour valider cette décision qui sort de l’ordinaire, une session extraordinaire sera tenue au cours de cette semaine. Les détails.

Le 13/07/2020 à 19h31

«Après moi le déluge». Cette expression sied à merveille au bureau du Conseil de la commune urbaine d’Agadir, qui compte céder les biens de la ville à la veille du mandat électoral. En effet, ces biens de la ville, que tous les Conseils précédents avaient préservés, maintenus et entretenus durant des décennies, seront cédés par une majorité composée des élus du parti de la Justice et du développement (PJD), confortablement installée aux commandes de la mairie de la capitale du Souss.

Pour valider cette décision qui sort de l’ordinaire, le bureau du Conseil a programmé une session extraordinaire, jeudi prochain, afin de débattre de ce point inscrit à l’ordre du jour et dont l’approbation ne sera qu’une simple formalité, puisque la majorité est composée des élus de la Lampe. Selon le quotidien Al Akhbar qui rapporte cette information dans son édition de ce mardi 14 juillet, la commune compte céder le camping international d'Agadir et la Fourrière municipale de la ville, qui aiguisent les appétits des promoteurs immobiliers.

Cette décision du Conseil de la ville d’Agadir n'a pas manqué de faire réagir des personnalités politiques et des membres de la société civile. Le groupe des élus de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) est monté au créneau pour dénoncer cette décision de brader des biens historiques que tous les précédents Conseils avaient préservés. Il n'existe aucun argument valable pour céder les biens de la ville et les mettre aux enchères, s’indignent les élus de la Rose. De leur côté, les élus du parti Authenticité et modernité (PAM) ont opposé leur refus catégorique à cette opération de bradage de l’héritage civilisationnel et culturel de la ville, indique un communiqué des élus du Tracteur.

Le secteur associatif de la ville a également réagi à cette mascarade, en s’interrogeant sur les motivations des décideurs de la mairie qui s’entêtent, envers et contre tous, à vouloir vendre les biens de la ville.

Le PJD dit recourir à cette formule pour financer des projets, mais toute la ville réagit en soulignant qu'il existe d’autres formules alternatives que les précédents Conseils ont d'ailleurs privilégiées pour préserver ce patrimoine.

Par Mohamed Younsi
Le 13/07/2020 à 19h31