Charte de l'islam de France: trois fédérations décident de signer

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) lors d'une cérémonie en l'honneur des soldats musulmans ayant participé à la Première Guerre mondiale, au mémorial de la Première Guerre mondiale à Douaumont, le 29 juillet 2020.

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) lors d'une cérémonie en l'honneur des soldats musulmans ayant participé à la Première Guerre mondiale, au mémorial de la Première Guerre mondiale à Douaumont, le 29 juillet 2020. . JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Trois fédérations ont annoncé, samedi 25 décembre 2021, leur décision de signer la «Charte des principes de l’islam de France», un texte voulu par le gouvernement français et qu'elles qualifient de «compromis perfectible».

Le 25/12/2021 à 15h12

«Par cet acte solennel, nous invitons en toute fraternité l’ensemble des fédérations membres du CFCM (Conseil français du culte musulman, Ndlr) au rassemblement au sein de cette unique instance qui est et restera notre maison commune, nous en sommes convaincus», indiquent dans un communiqué commun les fédérations turques du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et du Millî Görüs ainsi que le mouvement Foi et Pratique, proche des prédicateurs rigoristes du Tabligh.

Ces trois fédérations disent ainsi répondre aux propos tenus le 13 décembre par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur la «mort» du CFCM.

Elles avaient initialement refusé de signer la «Charte des principes pour l'islam de France» réclamée par l'exécutif, qui proscrit «l'ingérence» d'Etats étrangers et réaffirme notamment la «compatibilité» de l'islam avec la République française ou bien l'égalité hommes-femmes.

En janvier 2021, quand les dirigeants du CFCM annonçaient avoir trouvé un accord sur cette charte, le CCMTF, CIMG France et Foi et Pratique de leur côté avaient critiqué un manque de consultation en amont du texte et son contenu, et avaient estimé qu'il risquait de «fragiliser» la confiance à l'égard des musulmans.

Les trois fédérations étaient toutefois restées au sein du CFCM, interlocuteur historique des pouvoirs publics sur le culte musulman, alors que quatre autres, dont la Mosquée de Paris, avaient décidé de quitter le bureau du CFCM et de créer une «Coordination».

Le CFCM, créé en 2003 et qui regroupe plusieurs fédérations de mosquées, est plongé depuis dans la tourmente.

La «divergence» exprimée par les trois fédérations a été «dangereusement instrumentalisée pour donner lieu à un climat de division néfaste aux musulmans de France», écrivent-elles pour expliquer leur initiative destinée à «s’affranchir d’une responsabilité qui nous est injustement attribuée».

«Notre préoccupation majeure est d’œuvrer à l’unité des musulmans de France et à la cohésion nationale dans le respect des principes et des valeurs de la République, battue en brèche dans ces moments difficiles», assurent-elles.

Le 25/12/2021 à 15h12