Algérie: les cris de détresse se multiplient face à la gestion catastrophique du coronavirus par le régime

DR

Revue de presseAbdelmadjid Tebboune veut-il affamer les Algériens? En tout cas les mesures qu’il a prises dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus sont jugées, non pas drastiques, mais catastrophiques, sur un plan social. Les cris de détresse des Algériens fusent.

Le 30/03/2020 à 14h49

En Algérie, c’est connu, la bonne gestion des affaires publiques n’a jamais été le fort des différents régimes qui se sont succédé. Et ce n’est pas le gouvernement, encore très novice, de Abdelmajid Tebboune, lui aussi parachuté président de la république par l’armée en décembre dernier, qui y changera quoi ce soit. Non seulement cet homme ne détient que l’ombre du pouvoir, mais le peu de moyens financiers sur lesquels il pouvait encore compter est en train de s’évaporer avec les chutes des prix du pétrole, qui a atteint ce lundi leur niveau le plus bas depuis 17 ans.

Faute de pouvoir sortir en masse dans la rue en cette période d'appel à la responsabilisation de tous et de confinement sanitaire, les citoyens algériens ont choisi les réseaux sociaux pour crier leur colère à la face de Tebboune.

C'est le cas de cette vidéo émouvante, dans laquelle un citoyen travaillant dans le secteur privé interpelle le chef de l’Etat algérien, dont il dit ne rien comprendre des assurances qu’il a données aux Algériens: «vous voulez combattre le coronavirus en nous affamant?», s’est-il demandé. Et d’ajouter: «vous affirmez que vous avez tout préparé, alors que nos employeurs nous ont virés, et vous venez nous baratiner avec la distribution de la pomme de terre et de la semoule. Ce n’est pas un problème de blé ou de légumes, mais celui d’un droit que nous vous réclamons».

Ce citoyen algérien, père de famille, et employé dans une usine de montage d'appareils électroménagers, exige «pour nourrir ses enfants», d’avoir les mêmes droits que ceux dévolus aux fonctionnaires de l'Etat, dont la moitié de l'effectif a été mise en congés, tout en continuant à percevoir son salaire. Parce que Tebboune a pensé aux fonctionnaires du secteur public, et agi comme si tous les autres -dont les salariés du privé, les artisans, les agriculteurs, les travailleurs informels et non déclarés- n’existaient pas.

L’extrême détresse de cet homme l'a même poussé à faire appel au président des Etats-Unis, afin de «rayer l’Algérie de la carte avec une bombe atomique». C’est dire la désespérance absolue dans laquelle ce régime militaire a plongé nombre de citoyens algériens.

Ne se faisant guère d’illusions sur ce qui attend les Algériens sous ce nouveau régime, l’auteur de cette vidéo exige de l'actuel président algérien, qui fut un ancien Premier ministre de Abdelaziz Bouteflika, la libération d'Ahmed Ouyahia et de Abdelmalek Sellal, qui ont eux aussi été à la tête de la Primature algérienne sous les mandats de l'ex-président déchu, car, selon ce citoyen algérien, qui s'est exprimé à visage découvert, face à la caméra, «les vrais voyous qui affament le pauvre peuple et le font courir derrière un sachet de lait sont libres».

Par Mohammed Ould Boah
Le 30/03/2020 à 14h49