Voici pourquoi la campagne agrumicole risque d’être compromise

Culture d'une variété d'oranges dans un verger. 

Culture d'une variété d'oranges dans un verger.  . DR

La campagne agrumicole risque d’être compromise. Plusieurs opérateurs s’attendent à une baisse de production allant jusqu’à 50% par rapport à la saison précédente, notamment en raison de la hausse des coûts des intrants et de quelques contraintes climatiques. Le point.

Le 24/01/2023 à 17h23

La production nationale d’agrumes devrait connaître une baisse. Les causes: les aléas climatiques, le recul de la pluviométrie, la hausse des prix des intrants, ainsi que le phénomène d’alternance. Contactée par Le360, une source professionnelle de la Fédération interprofessionnelle marocaine des agrumes (Maroc-Citrus) indique s’attendre à une baisse pouvant aller jusqu’à 50% par rapport à la saison précédente.

Ce recul de la production est imputé à un ensemble de facteurs liés aux conditions climatiques ayant caractérisé la campagne achevée. Il y a aussi le phénomène d’alternance: «Ceci provoque une production moindre une année sur deux chez les arbres fruitiers à pépins. La récolte de fruits est abondante en une année, l’année suivante, elle est maigre, et ainsi de suite», explique notre interlocuteur.

De plus, la production d’agrumes a été lourdement affectée par la baisse des précipitations. Certains agriculteurs ont essayé de se tourner vers l’irrigation localisée goutte à goutte, mais son coût élevé freine sa généralisation et son utilisation. «Plusieurs agriculteurs ont été contraints d’arracher leurs arbres, notamment pour ce qui est de la variété clémentine, dans des régions où l’eau coûte cher», ajoute-t-il.

Outre la chute de la production, la filière des agrumes est aussi confrontée à la baisse de la demande à l’étranger. Celle-ci s’explique notamment par la concurrence féroce de l’Égypte, où il y a une abondance d’eau, des conditions climatiques optimales et une main-d’œuvre moins coûteuse.

De son côté, un autre producteur contacté par Le360 a également attribué cette baisse à l’augmentation du coût de production en raison de la crise du Covid-19 et de la guerre en Ukraine, et à la flambée des prix des matières premières. Un chergui sévère a aussi coïncidé avec la période de floraison, portant par conséquent un coup dur à une partie de la récolte. «Le plus important pour la filière est de pouvoir élargir le calendrier d’exportation pour mieux nous positionner», fait savoir le producteur.

Par Hajar Kharroubi
Le 24/01/2023 à 17h23