Voici ce que la guerre en Ukraine fait peser sur l’économie française

Des policiers ukrainiens regardent un bâtiment partiellement détruit à la suite d'un bombardement à Kharkiv, le 16 juin 2022, alors que la guerre russo-ukrainienne entre dans son 113e jour.

Des policiers ukrainiens regardent un bâtiment partiellement détruit à la suite d'un bombardement à Kharkiv, le 16 juin 2022, alors que la guerre russo-ukrainienne entre dans son 113e jour. . Sergey BOBOK / AFP

Revue de presseKiosque360. Les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’économie française seront plus fortes que prévu, selon la Banque de France. Cet article est une revue de presse du journal Les Echos (France).

Le 21/06/2022 à 22h12

L'invasion de l'Ukraine par la Russie aura des répercussions économiques plus fortes que prévu en France, rapporte le journal français Les Echos dans l’une de ses récentes publications sur son site. Le quotidien précise que quelle que soit l'évolution du conflit et du bras de fer avec Moscou, il y aura moins de croissance et davantage d'inflation au cours des prochains mois.

Ces conclusions proviennent des nouvelles projections macroéconomiques pour la période 2022-2024 présentées le 21 juin 2022 par la Banque de France qui a travaillé sur deux scénarios. Pour la Banque centrale française, l'incertitude est élevée mais moins qu'en mars 2020, au début de la crise du Covid-19.

«Dans son scénario dit central, le plus probable donc, le PIB devrait croître de 2,3 % en moyenne annuelle en 2022. Ce chiffre, nettement inférieur aux 3,4% anticipés mi-mars se rapproche du scénario dit dégradé présenté à l'époque (+2,8 %) et reflète avant tout le dynamisme de l'activité en 2021. Le budget 2022 de l'exécutif a été, lui, bâti à l'automne dernier sur une hypothèse de +4 % qui devrait être révisée dans les prochaines semaines», précise le journal.

L'institution prévoit un ralentissement prononcé de l'activité, affectée notamment par la flambée des prix de l'énergie et des matières premières et que ses projections retiennent pour hypothèse un prix du baril à 105,8 dollars en moyenne sur l'année, contre 93 dollars anticipés en mars. La Banque de France indique qu’in fine, le coût de la guerre en Ukraine serait de l'ordre de 2 points de PIB sur la période 2022-2024, selon ses calculs.

La même source fait aussi remarquer que le pouvoir d'achat par habitant reculerait cette année de 1 %, après avoir augmenté de 2 % en 2021. «La consommation des ménages en pâtirait même si ces derniers devraient puiser dans leur surplus d'épargne pour faire face à la hausse du coût de la vie. Malgré une bonne résistance de l'emploi, permettant au taux de chômage de poursuivre sa baisse à 7,4 % cette année, l'atterrissage serait brutal: la croissance du PIB ne serait plus que de 1,2 % en 2023. Elle remonterait à 1,7 % l'année suivante. A politique économique inchangée, le ratio de dette publique atteindrait 112 % du PIB cette année avant de se stabiliser autour de 109 %», détaille la Banque de France.

Enfin, on note que sous l'effet du choc des prix du pétrole et du gaz, l'inflation monterait à 7 % l'an prochain avant de retomber à 0,7 % refroidie par une baisse prononcée des prix de l'énergie et les effets désinflationnistes du recul de l'activité.

Par Ismail Benbaba
Le 21/06/2022 à 22h12