Un méga investissement chinois à Tanger fait grincer des dents

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Revue de presseKiosque360. Les opérateurs nationaux ne cachent pas leur inquiétude quant à l'arrivée au Maroc du géant mondial de la métallurgie Shandong Shangang.

Le 23/07/2014 à 01h11

L’événement économique du jour est celui de la conclusion d’un mémorandum entre le ministère de l’Industrie et du commerce et le leader mondial de la fabrication des produits en acier, le groupe chinois Shandong Shangang. En vertu de cette convention, la holding chinoise mettra en place une unité industrielle dans la zone franche de Tanger Automotive City. Le montant de l'investissement s'élève à 1,3 milliard de DH. L’essentiel de la production (250.000 tonnes de tuyaux en acier par an) sera destiné à l’export. Pour Les Eco, daté de ce mercredi, "il s’agit du premier deal d’envergure du nouveau Plan d’accélération industrielle enclenché par le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy. "Un projet hautement symbolique, espéré comme le premier d’une longue série", poursuit le journal. Dans une déclaration au quotidien, Elalamy souligne que "les investissements chinois au Maroc restent extrêmement faibles. Nous avons l’intention de démultiplier ce type d’opérations durant les prochaines années".

Sous le titre "Frayeurs dans l’acier, les chinois débarquent", L’Economiste, dans son édition de ce mercredi 23 juillet, fait état de l’inquiétude des opérateurs suite à l’annonce de ce méga projet de Shandong Shangang. Interrogé par le quotidien économique, Ramon Fernandez, 2e vice président de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électroniques (FIMM), ne mâche pas ses mots. "Si la convention signée avec le gouvernement autorise la vente de 15% de la production sur le marché local, là, il y aura un problème".

Autant dire que cet investissement du groupe chinois Shandong Shangang dans la zone franche de Tanger "nourrit des tensions", constate L’Economiste. Et d’expliquer que "le nouvel arrivant aura certainement droit à une franchise douanière pour l’importation de la matière première. Or, les industriels locaux, en plus d’une "surtaxation abusive", tentent de s’en sortir, difficilement, avec les droits imposés par les mesures antidumping et les clauses de sauvegarde. Elalamy réussira-t-il à rassurer les opérateurs nationaux ?

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 23/07/2014 à 01h11