Début d’année en dent de scie pour l'industrie de la gestion collective. Dans son édition du jour, Les Inspirations ECO nous apprend qu'après être repassé au-dessus de 600 milliards de dirhams en février, l’encours sous gestion est retombé à 584 milliards en avril.
«La pression vendeuse sur les fonds obligataires long terme s’est poursuivie en avril avec une décollecte nette de 4 milliards de dirhams», explique le journal. Ce dernier précise que «les sorties nettes totalisent 21 milliards de dirhams depuis le début de l’année, dans un contexte de remontée des taux d’intérêt». Cela explique certainement pourquoi ces fonds affichent une performance négative depuis le début de l'année.
Et ce n'est pas finit puisque les anticipations sont à la poursuite de la hausse des taux exacerbées par les craintes liées à une inflation durablement forte et à un dérapage du déficit budgétaire. En effet, la crise du Covid, la guerre en Ukraine, l’inflation et le ralentissement de la croissance soumettent à nouveau les finances publiques à rude épreuve. «La situation reste très fragile compte tenu du niveau élevé d’incertitude et ce même si le déficit budgétaire reste pour l’instant maîtrisé (11,5 milliards de dirhams à fin avril).
Dans ces conditions, les gestionnaires d'OPCVM qui sont parmi les principaux financiers du Trésor avec au moins 1/3 de la dette intérieure en portefeuille scrutent l’évolution du budget et son financement. Le journal s'interroge par ailleurs sur le programme de mobilisation de 40 milliards de dirhams de financements extérieurs tant les corrections haussières des taux d’intérêt et des spreads des crédits des pays émergents sont fréquentes. «Ces incertitudes entraînent donc des rachats et un basculement des fonds obligataires moyen long terme vers la catégorie obligataire court terme ou le monétaire», affirme le quotidien. Il en veut pour preuve collecte de 13 milliards de dirhams sur les fonds obligataires court terme sur les quatre premiers mois de l'année.
Quant aux OPCVM monétaires, l’encours affiche une baisse de 4 milliards de dirhams sur quatre mois. Le quotidien constate enfin «une collecte bridée par la baisse du marché boursier dans la catégorie actions à peine 140 millions de dirhams nets avec un encours en repli de 2,1% à 44 milliards de dirhams».