Au Maroc, les faux-monnayeurs, ces autres «victimes» collatérales de la crise sanitaire

Planches de billets de banque d'une valeur de 100 DH, à Dar As-Sikkah, route de Salé, à Kénitra. Dar As-Sikkah, direction de Bank Al-Maghrib, est la seule habilitée à frapper monnaie au Royaume du Maroc. 

Planches de billets de banque d'une valeur de 100 DH, à Dar As-Sikkah, route de Salé, à Kénitra. Dar As-Sikkah, direction de Bank Al-Maghrib, est la seule habilitée à frapper monnaie au Royaume du Maroc.  . Dar As-Sikkah

Les faux billets de banque détectés par Bank Al-Maghrib ont baissé de 34% en 2020, pour atteindre un nombre évalué à 6.335, contre une hausse de 6% une année auparavant. Une baisse importante, qui pourrait s'expliquer par la période du confinement, affirme la banque centrale.

Le 30/09/2021 à 12h31

Les faux-monnayeurs sont-ils les autres «victimes» du Covid-19? C'est à voir... C’est en tout cas ce qui ressort des dernières statistiques de Bank Al-Maghrib ayant trait à la contrefaçon des billets de banque frappés par le Royaume, des statistiques dévoilées dans le dernier rapport de la banque centrale sur les infrastructures des marchés financiers.

Selon ce document, les faux billets de banque détectés par Bank Al-Maghrib ont baissé de 34% en 2020 pour atteindre le nombre de 6.335, contre une hausse constatée de 6% une année auparavant. La valeur de ces faux billets de banque s’est établie à 1 million de dirhams, contre 1,5 million de dirhams en 2019.

Rapporté au million de billets de banque en circulation, seulement 2,9 billets de banque sont contrefaits, indique Bank Al-Maghrib, en baisse par rapport à l’année passée (5,2 billets de banque contrefaits par million de billets de banque en circulation en 2019).

«Ce taux a observé une baisse particulière cette année qui pourrait être expliquée par la période de confinement et fait suite à des baisses continues depuis plusieurs années et montre que le risque de contrefaçon au Maroc est globalement maîtrisé et se situe à un niveau faible comparativement à l’échelle internationale», indique la banque centrale.

© Copyright : Bank Al-Maghrib

Sur les faux billets de banque décelés, la coupure de 200 dirhams prédomine, avec une part de 69%, alors que celle de 100 dirhams n’y contribue qu’à hauteur de 11%, soit quasiment dans les mêmes proportions enregistrées un an auparavant.

Quant aux petites dénominations, celle de 50 dirhams a vu sa part augmenter de 4 points de pourcentage à 15%, tandis que celle de 20 dirhams est passée de 7% à 5%.

En 2020, précise le rapport, les tentatives de contrefaçon ont porté notamment sur les séries de type 2012 qui se sont accaparées deux tiers des faux billets de banque décelés, contre moins de la moitié un an auparavant. A l’inverse, celles de 2002 et de 1987, ont représenté respectivement 18% et 7% contre des parts respectives de 32% et 23% en 2019.

Par ailleurs, 71% des faux billets de banque décelés sont réalisés avec des photocopieurs ou des imprimantes couleur.

Par ailleurs, le nombre détecté de faux billets de banque étrangers (BBE) a augmenté en 2020 à 1.353 billets contrefaits, contre 519 billets en 2019 et 618 en 2018. La tendance à la hausse a concerné le dollar américain, qui s'accapare une part de 88%, contre 14% en 2019. La contrefaçon de l’euro a quant à elle baissé de 61%, avec une part de 10%.

«Bank Al-Maghrib améliore en continu son dispositif de détection de la fausse monnaie en diversifiant le périmètre de contrôle des banques et des centres privés de tri (CPT). A ce titre, la Banque a publié une liste d’équipements fiduciaires jugés aptes à traiter les billets suivant les normes de qualité requises. Elle exige, à cet effet, des opérateurs un contrôle annuel de ces équipements qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de leur capacité à détecter les faux billets», conclut la banque centrale.

Par Amine El Kadiri
Le 30/09/2021 à 12h31