«Al Mountada» et les solutions d’après Covid-19

Lors d'une conférence organisée par Al Mountada. Photo d'illustration.

Lors d'une conférence organisée par Al Mountada. Photo d'illustration. . DR

Revue de presseKiosque360. Le think tank indépendant vient de livrer sa contribution à la réflexion au nouveau modèle de développement. Une analyse qui porte sur cinq axes stratégiques, dont le volet industriel.

Le 06/07/2020 à 07h29

Tassement des investissements directs étrangers, des accords de libre-échange à la défaveur de l’économie marocaine, de la concurrence déloyale importée, manque de compétitivité du secteur industriel, des champions nationaux affaiblis et une insuffisance de la politique des métiers mondiaux… Ce sont, en gros, les principales failles dont souffre l’industrie marocaine et auxquelles Al Mountada propose de pallier à l’avenir. C’est ce qu’on peut lire dans les colonnes du quotidien Aujourd’hui le Maroc, dans son édition du lundi 6 juillet.

Le think tank indépendant vient de livrer sa contribution à la réflexion au nouveau modèle de développement. Une analyse qui porte sur cinq axes stratégiques dont le volet industriel. Sur les 100 recommandations émises, 19 concernent le développement du secteur industriel, l’idée étant de tracer une nouvelle vision de la politique industrielle pour une ouverture raisonnée et souveraine.

Il est à noter que le document d’Al Mountada a été réalisé selon une approche territoriale et participative. Les conclusions tirées sont le fruit des cercles de réflexion organisés dans les douze régions du Maroc et auxquels ont pris part plus de 300 cadres, dirigeants chercheurs, acteurs associatifs, étudiants, etc.

Al Mountada indique que, pour une bonne compétitivité du secteur industriel, il faut miser en premier sur la formation professionnelle initiale ou continue en nouant des partenariats avec le secteur privé, tout en s’inspirant des modèles mis en place dans les métiers de l’automobile et de l’aéronautique.

Le rehaussement de la compétitivité du tissu industriel passe également par l’amélioration de l’accès des entreprises à un foncier correspondant à leurs besoins. Ce foncier doit, en effet, être intégré aux zones d’activités économiques à des prix et formules à la fois adaptés et transparents. A cela s’ajoute également le développement d’une offre logistique diversifiée et compétitive pour le marché intérieur. Le think tank appelle également, dans ce sens, à la réduction de la contrebande et à la lutte contre les importations déloyales qui portent préjudice à la production nationale.

Il est également recommandé de multiplier les programmes d’accompagnement et de financement des start-ups innovantes, sur la base de leurs dépenses en recherche et développement et de leur capacité d’innovation. Il s'agit de mettre en place des centres de recherche dédiés à l’écosystème industriel 4.0 et favorisant ainsi l’intelligence artificielle, la fintech, l’agritech et la big data. L’exploitation des fréquences basses pour le développement des technologies autour des objets connectés est également de mise, et ce au même titre que l’autorisation des drones et leur application dans les différents secteurs.

Le think tank appelle à ériger au rang de priorité le développement de joint-ventures, ce qui permettrait l’accélération de l’association des sociétés nationales et étrangères et favoriserait le transfert du savoir-faire, de la technologie, ainsi que les bonnes pratiques opérationnelles et managériales.

Le Maroc devrait, par ailleurs, opter pour une politique d’industrialisation par substitution aux importations sur les secteurs et branches pour lesquels il existe un potentiel de développement d’un tissu industriel national orienté vers le marché local. Citons dans ce sens le textile, l’agroalimentaire, l’industrie sanitaire, l’industrie électro-ménagère et le petit équipement.

Il est en outre préconisé de mettre en place un cadre juridique qui permettrait à l’investissement public d’encourager les start-ups et les PME marocaines.

Par Fayçal Ismaili
Le 06/07/2020 à 07h29