De l’avis des experts, la crise russo-ukrainienne représente une grave menace sur la sécurité alimentaire de nombreuses nations africaines. Selon de récentes statistiques de la Cnuced, «près de 25 pays africains importent plus du tiers de leur blé de Russie et d’Ukraine, 15 importent plus de la moitié et deux pays (Bénin et la Somalie) sont entièrement dépendants des importations issus de ces deux pays rivaux».
Devant ce contexte, les économies africaines se fixent désormais pour objectif d’atteindre tout au plus une souveraineté alimentaire, diversifier leurs sources d’approvisionnement afin d’éviter des défaillances budgétaires.
C’est en tout cas là le message véhiculé à l’ouverture hier, mardi 5 juillet à Marrakech, du Caucus africain qui réunit des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales d'Etats africains, membres de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. «C’est aux Africains de trouver une issue de crise aux problèmes engendrés par le conflit actuel», a insisté Donald Kaberuka, AU High représentative for the Peace Fund.
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En effet, l’intégration régionale s’impose de plus en plus comme alternatives plausibles pour conforter la résilience des économies africaines. Hier, à l'ouverture des travaux, le Roi Mohammed VI a adressé un message aux participants de ce sommet, dont la lecture a été donnée par la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui. Un message qui vient tracer la feuille de route pour une forte résilience des économies africaines, qui subissent de plein fouet les conséquences de la crise mondiale.
Le Souverain a souligné que «les conditions sociales s’en trouvent ainsi fortement dégradées dans bon nombre de pays africains», dans un contexte marqué par le durcissement des conditions d’attribution de crédits, et le renchérissement aigu du service de la dette, qui, par conséquent, accroît les déficits publics des économies africaines, dont la plupart sont peu diversifiées et reposent en grande partie sur l’exportation de matières premières.