Une pétition pour le rapatriement de la dépouille d’Idir en Kabylie

Le chanteur Idir. 

Le chanteur Idir.  . DR

Alors que le monde se remet à peine de la mort d'Idir, l'immense chanteur kabyle, l'annonce de son enterrement en France a créé une vague d'émotion en Kabylie où l'on souhaite que l'enfant du pays revienne reposer en paix.

Le 05/05/2020 à 11h56

Suite à l’annonce de la mort d'Idir, le célèbre chanteur kabyle, samedi 2 mai, sa famille a fait part de l’annonce de son enterrement en France, et en petit comité, en raison des mesures prises dans le cadre de la crise sanitaire. «Nous vous informons que l’enterrement de notre cher parent Idir se fera dans l’intimité familiale, conformément à la rigueur des dispositions sanitaires en cours. Pour ces raisons, l’enterrement aura lieu en région parisienne», lit-on ainsi dans un communiqué publié par sa famille ce lundi 4 mai. 

Ses proches déplorent également «profondément cette situation que nous subissons tous, et qui prive temporairement ceux qui souhaitaient lui dire au revoir, de lui rendre hommage». Et de conclure: «Croyez bien nos chers parents et amis que nous en sommes peinés. Nous comptons sur votre bienveillante compréhension, sachant combien il vous aimait tous et aurait désiré vous avoir auprès de lui».

Une nouvelle particulièrement difficile pour les proches du chanteur, mais aussi pour ses fans qui ne pourront pas lui rendre hommage. Et en Algérie, pays d’origine d’Idir, on souhaite ardemment que le chanteur soit enterré auprès des siens, en Kabylie.

C’est afin d’exaucer ce souhait qu’une pétition a été mise en ligne il y a deux jours. L’auteur de cet appel à enterrer le chanteur en Kabylie déclare ainsi: «Idir ne mérite pas d’être condamné à un exil posthume. Idir est désormais un symbole éternel de la chanson et de la culture kabyles. Son décès intervenu en France ne doit pas, pour une raison ou une autre, conduire à le priver d’une sépulture dans sa terre natale. C’est le sens de notre démarche en direction de sa famille et des autorités algériennes et françaises. Tout doit être fait pour que cette icône amazighe retourne à la terre qui l’a vu naître. La seule qui puisse lui être légère. C’est pourquoi nous lançons cet appel pressant pour que Idir repose auprès de sa mère».

En 48 heures, la pétition a déjà récolté plus de 6.000 signatures. Cette volonté est par ailleurs partagée par Smail Deghoul, maire de Beni Yenni, la commune du village Aït Lahcène d’où est originaire Idir.

Dans une déclaration au journal Le Monde, celui-ci a en effet exprimé sa peine quant à l’enterrement de cet enfant du pays en France. «Nous attendons la décision de ses enfants», explique-t-il en réfléchissant tout haut à l’organisation possible de cet enterrement. «Il faudrait au moins une veillée. Avec le confinement, on devra le faire pendant la journée. Les chansons d’Idir, c’étaient de beaux textes, de la belle musique et de la recherche sur notre culture. Il n’est pas seulement un artiste, c’est un ambassadeur de la chanson algérienne en général et de la chanson kabyle en particulier».

C’est en octobre 2017 qu’Idir avait fait son grand retour en Algérie, à la Coupole d’Alger, pour chanter lors d’une date unique, le 4 janvier 2018, à l’occasion du nouvel an berbère Yennayer. Un concert resté dans les annales après une absence de 38 ans.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 05/05/2020 à 11h56