Une Française, Brigitte Giraud, Prix Goncourt 2022

Brigitte Giraud est le Prix Goncourt 2022 pour «Vivre vite» (Flammarion). 

Brigitte Giraud est le Prix Goncourt 2022 pour «Vivre vite» (Flammarion).  . JULIEN DE ROSA / AFP

L'écrivaine Française Brigitte Giraud vient de remporter le prix Goncourt 2022 pour son roman «Vivre vite» (Flammarion).

Le 03/11/2022 à 14h04

Brigitte Giraud remporte le prix Goncourt 2022, attribué au 14e tour de scrutin, pour son roman Vivre vite (Flammarion). Les jurés ne sont parvenus à trancher l'égalité avec Giuliano da Empoli (Le Mage du Kremlin) que grâce la voix du président Didier Decoin, comptant double.

Il avait par le passé signalé qu'il préférait ne pas voir un livre couronné par deux prix différents à l'automne, notamment pour soutenir les auteurs et les libraires. Et Empoli avait déjà été récompensé par le prix de l'Académie française il y a quelques jours. 

Le prix a été attribué au 14e tour de scrutin, après une égalité avec Giuliano da Empoli, départagée par la voix prépondérante de Didier Decoin.

Cette Lyonnaise, née en Algérie, avait derrière elle une certaine expérience en littérature, mais peu de notoriété auprès du grand public. Et elle s'en accommodait très bien.

La liste est longue des professions qu'elle a exercées, après des études de langues (anglais, allemand, arabe) qui devaient faire d'elle une traductrice.

Elle l'aura été brièvement, pour l'industrie, mais c'est vers la culture qu'elle s'est tournée.

«J'ai été un peu libraire. J'ai travaillé comme journaliste, pigiste à Lyon Libération. Qu'est-ce que j'ai fait d'autre? Conseillère littéraire pour des festivals... J'ai été éditrice aussi à un moment. Et j'ai écrit une dizaine de livres: romans, essais, nouvelles», détaille-t-elle au cours d'un entretien à l'AFP.

Jean-Marc Roberts, son premier éditeur chez Fayard en 1997, l'avait chargée de créer une collection chez Stock. Elle l'avait baptisée La Forêt, en hommage à une chanson de The Cure, «A Forest».

Sinon, ajoute-t-elle, «j'ai pas mal voyagé, en Angleterre, pour la musique, dans les années 80. J'ai vécu en Allemagne... Tout ce que j'ai pu pour m'éloigner ».

Comme elle l'écrit dans Vivre vite (paru fin août chez Flammarion), un «drame», une «catastrophe», le 22 juin 1999 à Lyon, coupe sa vie en deux. Ce jour-là son mari, Claude, démarre trop vite à un feu, avec une moto trop puissante qui n'est pas la sienne, tombe, et ne s'en relèvera pas.

En 2001, elle avait raconté les semaines suivant cette mort dans À présent. Elle l'appelle «le livre de la sidération, de la déflagration, du fracas juste après».

Car elle avait 36 ans, un fils très jeune, une maison qu'ils venaient d'acheter, dans laquelle elle a emménagé sans lui. Pour y commencer son deuil.

«J'ai vécu, j'ai publié des livres. J'ai repris pied, malgré tout, même si, dans ces cas-là, on devient quelqu'un d'autre», explique-t-elle aujourd'hui.

Elle a obtenu le Goncourt de la nouvelle 2007 pour le recueil L'Amour est très surestimé. En 2019, elle a été finaliste du prix Médicis pour Jour de courage.

Dans l'enchaînement des fictions, cet accident attendait son heure.

Le 03/11/2022 à 14h04