La ville d’Oujda s’apprête à accueillir la deuxième édition du Salon maghrébin du Livre «lettres du Maghreb». L’événement démarre demain jeudi 18 octobre et se poursuivra jusqu’au dimanche 21 octobre à Oujda. Alors que l’année dernière, à sa première édition, le salon a connu un taux d’affluence remarquable avec plus de 40 000 visiteurs et 2000 intellectuels mobilisés par les 32 tables rondes, la fréquentation s’annonce cette année encore, selon les organisateurs, plus importante.
A l’instar de l’an dernier, de nombreuses manifestations accompagneront le salon: «l’enfance du livre», dédiée à l’enfance et aux jeunes adultes, les conférences prestigieuses et l’exposition «Les Chemins du Sacré» présentée en avant-première à l’Institut du monde arabe en juillet dernier. Après le Sénégal en 2017, la Côte d’Ivoire est l’invité d’honneur du Salon 2018. Une importante délégation d’éditeurs et d’auteurs ivoiriens fera le déplacement.
Les activités du Salon s’articuleront cette année autour du concept "Réinventer l’universel". L’histoire révèle nombre de civilisations, aux ambitions «universelles», tantôt au sens restreint de l’univers, tel que connu à leur époque, tantôt aux desseins effectivement planétaires. Aujourd’hui encore, existent, coexistent, et souvent même se combattent plus ou moins ouvertement, «des universels» concurrents, chacun cherchant à s’imposer à l’autre. Dans cette quête d’hégémonie, quelles analyses pour les écrivains et créateurs du Maghreb et au-delà, du monde?
Précisément, le monde arabe n’est pas étranger à la pensée universelle. De Bagdad au IXème siècle à Cordoue l’andalouse au XIIème, tous les savoirs, toutes les idées, les pensées … se trouvaient accessibles et débattus, dans une éclatante démonstration de tolérance et d’ouverture d’esprit.
Une trentaine d’éditeurs sont attendus sur les stands du Salon; plus de la moitié sont maghrébins et deux éditeurs ivoiriens seront également présents. A l’occasion du Salon 2018 seront présentés les Actes du Salon 2017, un ouvrage de près de 400 pages, édité en langues arabe et française, constitué de la transcription des échanges de plus de 200 intellectuels réunis autour de 30 tables rondes programmées dans quatre espaces dédiés aménagés au sein du grand Théâtre Mohammed VI, les salles Al Qods, Simon Levy, Laïla Alaoui et Ahmadou Kourouma.
«Lettres du Maghreb» a voulu cette année s’ouvrir sur la ville. C’est ainsi que le Centre de Recherche en Sciences Humaines et sociales d’Oujda (CERHSO), l’Université Mohammed Premier, le Lycée Omar Ibn Abelaziz, l’Institut français du Maroc à Oujda, La Fondation des sciences, la Galerie d’Art Moulay Hassan… célèbreront, aux côtés du Théâtre Mohammed VI et du grand chapiteau édifié à cet effet, le Maghreb des livres.
Autres moments forts
-Lhab Bessaiso, ministre palestinien de la Culture, participera à la cérémonie d’inauguration.-Conférences, notamment celles d’Ahmed Toufiq, ministre marocain des Habous et des Affaires Islamiques, Fathallah Oualalou, ancien ministre marocain dont le dernier ouvrage vient d’être primé au Salon international du livre de Pékin, Jean-Paul Aimetti, Professeur émérite au Centre National des Arts et Métiers français.- Vernissage le 19 octobre, à la Galerie Moulay El Hassan d’Oujda, de l’exposition «Les Chemins du Sacré», présentée en avant-première à l’Institut du monde arabe à Paris en juillet dernier, dédiée aux patrimoines régionaux et aux artistes plasticiens d’aujourd’hui.- Des ateliers dans le cadre de «L’enfance du livre», un véritable Salon dédié à l’enfant.- Quatre hommages posthumes rendus à Mahmoud Darwich, grand poète palestinien; à Bernard Dadier, écrivain ivoirien chantre de l’Indépendance de son pays qui ne cessa jamais d’écrire; à Touria Chaoui, aviatrice marocaine d’exception prématurément et tragiquement disparue, et à Abdelwahab Meddeb, natif de Tunis, écrivain protéiforme adepte du soufisme et essayiste de grand talent.- Des cérémonies de signature, dans le Café Littéraire du Salon.- Des lectures poétiques.
Le Salon est organisé par l’Agence de développement de l’Oriental en partenariat notamment avec le ministère de la Culture et de la communication, le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration, l’Union professionnelle des éditeurs du Maroc et l’Institut français du Maroc à Oujda.
