L’artiste marocaine Yto Barrada remporte le prestigieux prix Mario Merz 2022

Yto Barrada.

Yto Barrada. . DR

La quatrième édition du Prix Mario Merz 2022 a consacré l’artiste marocaine Yto Barrada dans la section art, et Füsun Köksal, dans la catégorie musique.

Le 23/11/2022 à 11h59

Décerné tous les deux ans, le Prix Mario Merz a été attribué cette année, dans sa section art, à Yto Barrada, une artiste qui travaille avec un large éventail de médias, dont la photographie, la sculpture, les installations, le textile et la vidéo, et dont les projets sont enracinés dans la culture, le paysage, l'économie et la politique de sa ville natale, Tanger, dans le nord du Maroc.

Ce prix, qui s’adresse aux artistes et compositeurs en milieu de carrière, est attribué à la suite d’un vote, effectué en ligne via une application web par des conservateurs, des directeurs de musée, des critiques, des galeristes, des membres d’associations culturelles, des institutions musicales, des interprètes, des critiques et autres personnalités du monde de la musique et de l’art.

Cette année, à la suite de ce vote, un jury international composé de Manuel Borja-Villel, directeur du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía à Madrid, Caroline Bourgeois, conservateur de la Collection Pinault à Paris, Massimiliano Gioni, conservateur en chef du New Museum à New York et directeur artistique de la Fondation Trussardi à Milan, et Beatrice Merz, a donc voulu récompenser Yto Barrada, qui s'était qualifiée comme finaliste au côté d'autres artistes: Paolo Cirio, Christina Forrer, Anne Hardy, He Xiangyu et Koo Jeong A.

L’artiste marocaine, qui a récemment créé à Tanger The Motership, à la fois centre de recherche éco-féministe et résidence d'artiste, entouré d'un jardin de teintures naturelles, se verra ainsi consacrée par une exposition personnelle, prévue en 2024, à la fondation Merz de Turin.

«Nous attendons un projet d'exposition profond d'Yto Barrada, car ses œuvres immensément poétiques touchent les questions contemporaines avec irrévérence, esprit et originalité», ont expliqué les membres du jury de la section art.

«Grâce également à ses études en sciences politiques et en histoire, Barrada s'engage constamment à créer des plateformes de pensée critique et d'engagement communautaire, concentrant son travail sur les archives redécouvertes et les micro-histoires. La recherche d'Yto Barrada est complexe et articulée. Les concepts d'authenticité, de transmission et de paysage ne sont que quelques-uns des thèmes pertinents que l'artiste explore à travers des installations, des tissus, des films et la création de livres» poursuivent-ils.

Au terme de cette quatrième édition du prix Mario Merz, la fondatrice de la cinémathèque de Tanger succède aux précédents lauréats: Wael Shawky, Petrit Halilaj et Bertille Bak. Une consécration de plus pour cette artiste plusieurs fois primée, dont le travail a été exposé et reste conservé dans les collections de grands musées du monde entier, dont le Metropolitan Museum (New York), Tate Modern (Londres), le MoMA (New York), Renaissance Society (Chicago), Wiels Art Center (Bruxelles), Centre Pompidou (Paris), Museo de Sao Paolo sans oublier ses participations aux Biennales de Venise, en 2007 et en 2011.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 23/11/2022 à 11h59