Le journaliste Jaouad Mdidech met en lumière le parcours de son père, Mohamed Tsouli Mdidech, à travers la publication de ses mémoires, parues aux éditions Maouja, Mémoires, de l’enfance à 1950.
Ces écrits, précise-t-il, ont été composés par son père au cours des trente mois qui ont précédé sa disparition le 31 janvier 2001, à l’âge de 80 ans. Rédigés de sa propre main, en arabe — seule langue qu’il maîtrisait — dans un grand cahier spiral, ces mémoires ont été écrits avec assiduité, jour après jour, tel un écolier tenant son journal. Mohamed Tsouli s’appuyait uniquement sur sa mémoire, restée vive malgré la maladie.
Ces souvenirs couvrent la période allant de son enfance jusqu’aux années 1950, comme l’indique le titre de l’ouvrage, alors qu’il avait une trentaine d’années. Le texte, bien que court, se distingue par sa densité historique et humaine: une vingtaine d’années y sont retracées, riches en événements marquants.
«À travers le vécu de l’auteur, c’est toute la jeunesse marocaine du début du XXème siècle, née sous le régime du protectorat français, dans une grande ville traditionnelle comme Fès, qui nous est racontée ici. Une famille conservatrice, plutôt modeste et lettrée: père tanneur à Dar Dbegh, adepte de la tariqa (confrérie) des Derkaouas du cheikh Benaboud de Salé», écrit Jaouad Mdidech.
En 1998, son père écrivait qu’en rédigeant son journal, il répondait au souhait de certains de ses enfants — notamment Jaouad et Najib — et entreprenait de consigner par écrit certains épisodes marquants de sa vie, du moins ceux encore vivaces dans sa mémoire.