Florence Arnold et Christophe Miralles: "Effleurage" de prenants univers en miroir

DR

Florence Arnold et Christophe Miralles présentent, jusqu'au 9 mars, leur exposition "Effleurage". Le vernissage aura lieu ce jeudi 9 février à l'Espace Souffle, à Casablanca. Un événement à ne pas manquer.

Le 08/02/2017 à 08h00

«Effleurage», ou la rencontre avec deux artistes qui ont décidé de laisser leurs œuvres s’interpeller, s’effleurer, se répondre, le temps d’une exposition où se mêleront leurs univers sensibles, leurs fulgurances oniriques, les silhouettes tantôt féériques, éthérées, de ce qui semble d’abord quelque rêve d’enfant, éthéré de blancheur et virevoltant, tantôt de présences tourmentées, et prégnantes, qui nous saisissent dans ce qu’elles semblent charrier d’obscures mémoires qui nous convoquent, en nous bousculant, à une étrange lecture de nous-même, de ce que de nous-mêmes nous laissons à la nuit. Et c’est à l’Espace Souffle, à Casablanca, que le public pourra découvrir les œuvres croisées de Florence Arnold et Christophe Miralles. Des œuvres prenantes.

Est-il encore besoin de présenter Florence Arnold qui, après une enfance en Côte d’Ivoire et au Cameroun, après avoir vécu à Alger et à San Francisco, a fait du Maroc sa terre d’adoption? Florence Arnold qui, dans son atelier de Casablanca, fait parler les corps dans les bris et bribes du papier qui s’écarte pour les laisser parler, éclater et déployer leur être au monde, leur être là, foudroyant de sensualité. Florence Arnold qui, cette fois, fait parler le papier pour nous prendre à nuées de papillons blancs pris dans les pans vaporeux d’un univers virginal, enchanté, où l’âme est comme prise dans une danse enivrante ondoyant dans les plissures des tissus. Des tissus qui ont perdu leurs corps. Tissus inhabités, dépouillés, désertés, portés vers les nues par ces amalgames de souffles ailés. Et le spectateur de basculer, soudain, dans l’autre versant d’une surprenante narration où se met en scène le corps manquant, ou manqué.

© Copyright : DR

Quant à Christophe Miralles, installé aussi au Maroc, il élabore, depuis deux décennies, «un vocabulaire symbolique et figuratif». Et «cette tension –cette contradiction même- est au cœur du travail de Christophe Miralles», écrit Jacques Ancet. Les présences qui traversent la toile restent insaisissables, imprenables, indéfinissables. Et pourtant, elles la crèvent, cette toile, tant elles sont d’une force foudroyante. A la fois sépulcrales et furieusement vives, elles prennent forme et chair en nous, dans nos chairs prises à mémoires à faire ou à refaire.

© Copyright : DR

Par Bouthaina Azami
Le 08/02/2017 à 08h00