Football : Petits chatons deviendront-ils lions ?

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Zanzibar a été la scène du conflit armé le plus court de l'histoire. Aujourd’hui, c’est la ville où les Lions de l’Atlas ont rendu les armes en perdant (3-1) face aux Kilimandjaro Stars de Tanzanie, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014 (zone Afrique).

Le 23/04/2013 à 13h31, mis à jour le 26/04/2013 à 19h09

Le Kilimandjaro! Une parfaite illustration de la distance à parcourir par nos tripoteurs de pelote nationaux pour atteindre les sommets lors de la prochaine Coupe d'Afrique. Force est de constater, au regard des dernières performances de l'équipe nationale, que nos lions de l'Atlas a de forte chance lors de la prochaine Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2015, organisée sur le sol national, de ne pas atteindre des sommets.


Voilà plus de dix ans que nos nationaux accumulent les échecs au quatre coins du continent. De nombreux débats ont tourné autour de l'intégration ou non de nos Marocains évoluant à l'étranger. Débats coupés net par le sélectionneur national qui a refusé l'apport de ce contingent étranger en le réduisant à 1/3 de l'effectif total. Pour Yassine Saadallah, membre du comité du Wydad Casablanca, “Taoussi n'a pas sélectionné le meilleur effectif possible”. Pour Hammadi Hmidouch, ancien joueur de l'équipe nationale, ce n'est pas seulement l'équipe A qui devrait être au centre du débat mais l'ensemble de la structure footballistique. Des propos partagés par Yassine Saadallah, qui ajoute toutefois que“ c’est la politique de gestion du football national qui doit être revue. Il faut s'inspirer des grands modèles européens comme l'Allemagne...”. Pour Tahar Raad, ancien gardien de l'équipe nationale,“seule une formation de niveau permettra à la Botola de s'améliorer et par conséquent améliorer l'équipe nationale”. Rappelons juste que le modèle allemand n'a toujours pas permis à la Nationalmanschaft de remporter une compétition depuis presque 10 ans. Autant dire que si le Maroc entamait un travail de restructuration, les lionceaux ne pourraient rugir qu'après une décennie d'élevage.

Un entraîneur pas à la hauteur ?

Les erreurs commises par Rachid Taoussi ne sont malheureusement pas aussi rares que les trophées remportés par nos Lions. On peut tout d'abord lui reprocher de n'avoir trouvé son équipe type pour la précédente CAN que lors de la dernière rencontre en Afrique du Sud. Malgré son épiphanie tardive, le sélectionneur a ignoré dix éléments du groupe sud-africain pour son safari tanzanien. Avant cela, Taoussi avait jugé bon de préparer sa troupe en terre dubaiote. Une erreur pour Hmidouch qui juge qu'une préparation chez d'autres lions, ceux de la Terranga, aurait été plus adéquate.
En résumé, nos chatons sont loin de pouvoir atteindre le Kilimandjaro. Tout d'abord, la sélection ne dispose pas d'une formation adéquate afin de pouvoir rivaliser au niveau continental ou mondial. Le football national n'a pas été revu et n'est pas coordonné par un seul homme. Même si Taoussi venait à diriger l'ensemble du football national, ses erreurs techniques et tactiques montrent qu'il n'est pas apte à diriger une institution en besoin d'un profond remodelage.

Par Yassine Majdi
Le 23/04/2013 à 13h31, mis à jour le 26/04/2013 à 19h09