Vous êtes un bon papa? Mais... comment vont vos testicules?

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Des anthropologues américains viennent de publier les résultats d’une recherche prétendant établir une corrélation entre degré d’instinct paternel et taille des testicules.

Le 11/09/2013 à 10h11

Encore une étude scientifique qui va en traumatiser plus d’un, et pour pas grand-chose. Des anthropologues américains -pour changer- viennent de publier les résultats d’une recherche prétendant établir une corrélation entre degré d’instinct paternel et taille des testicules. Et déjà, d’emblée, plusieurs remarques nous viennent à l’esprit : tout d’abord, donc, il y aurait un déterminisme biologique qui prendrait le dessus sur l’éducation, l’environnement, le vécu, facteurs non négligeables décrétés désormais non déterminants par une étude des plus révolutionnaires qui vient allègrement balayer les plus savantes théories sociologiques, socio-psychologiques et anthropologiques aussi, d’ailleurs, même si nous continuerons, nonobstant, de préférer à cet essai sur la fatale diversité testiculaire les discours de Levi Strauss sur la diversité culturelle, la théorie de la reproduction de Bourdieu ou, s’il faut toucher au corps, les "Utopies" autrement plus édifiantes de Foucault, enfin, ne nous égarons pas, c’était donc là le premier point ; ensuite, pourquoi cet acharnement à vouloir émasculer ceux qui ont une fibre sensible ou, plus simplement, des comportements "normaux" de pères aimants (ou n’est-ce pas évident pour tous ?), en les castrant symboliquement au risque de voir tous les gentils papas se transformer soudain en hommes des cavernes, réputation de leurs testicules oblige ; et enfin et surtout, cette question récurrente : mais à quoi sert ce genre d’étude ? Une ébauche de réponse, peut-être : à donner des problèmes à ceux qui n’en ont pas assez pour leur éviter la dépression qui guette les gens "tranquilles". Si, si. Il faut quand même de temps en temps une cause à défendre pour se sentir vivant et pas complètement inutile. Mais bon, de là à aller aussi bas...

Après la testostérone, la taille des testicules!

Donc, voilà qu’après avoir incriminé la testostérone -ça encore, on veut bien, vu que les hormones ont une influence prouvée sur l'humeur et les comportements et bien que les hommes volages aient pu y voir une véritable aubaine, pensez, ils n’y étaient soudain pour rien, tandis qu’on jetait l’opprobre sur les hommes fidèles tout à coup soupçonnés de manquer de testostérone et, donc, de virilité, où tout ça va-t-il nous mener, on vous le demande - on s’attaque aux testicules ! Donc sachez, messieurs, que cette étude, dont vous aurez compris que nous hésitons à vous livrer les résultats vu que nous tournons autour du pot depuis un bon moment, accuse les meilleurs d’entre vous d’avoir de petits testicules. Et par "meilleurs d’entre vous", nous entendons les bons papas, préoccupés du bonheur de leurs enfants.

Encore une étude, on vous l’accorde, qui va servir d’alibi aux brutes épaisses qui roulent des mécaniques, divorcent à tout-va et/ou s’adonnent allègrement aux joies de la polygamie. C’est ce que font, du moins, les champions de la production de testostérone, rappellent ces mêmes anthropologues de l'université Emory de Géorgie qui ont mené cette nouvelle recherche dont Jennifer Mascaro, principal auteur dit : "Notre étude est la première à se pencher sur le fait de savoir si l'anatomie humaine et les fonctions du cerveau peuvent expliquer cette variation de l'instinct paternel chez les hommes". La recherche a porté sur 70 hommes de 21 à 55 ans, pères d’enfants âgés de un à deux ans et vivant avec la mère de leurs enfants. Ces pères de famille ont été soumis à des questions portant sur leur engagement paternel, à savoir leur aptitude à prendre soin de la santé de leur(s) bébé(s), de s’en occuper, les changer, les nourrir… Résultats? Pas vraiment concluants, affirment malgré tout les chercheurs.

Par Bouthaina Azami
Le 11/09/2013 à 10h11