Violence inquiétante dans les collèges et lycées

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Revue de presseKiosque 360. Trois faits divers évoquent le phénomène de la violence qui commence à envahir les établissements scolaires et leurs environs. A Oujda, Tanger et Taounate, les faits sont différents, mais la violence est la même.

Le 16/01/2015 à 22h17

Al Akhbar souligne en Une qu’un élève de 3ème a essayé jeudi de poignarder son professeur avec une épée qu’il a sortie de son cartable au collège Abderrahmane Ibnou Aouf à Oujda. Les élèves et l’enseignant ont vécu un véritable moment de panique dans cet établissement proche du Centre pédagogique régional (CPR). Arrivé en retard de 15 mn à son cours, son professeur l’avait réprimandé et lui avait demandé d’amener un billet d’excuse de la part de la direction du collège.

L’élève, s’estimant humilié, est entré dans une colère noire et a commencé à proférer menaces et insultes, avant de sortir une épée de son cartable et essayer d’agresser son professeur devant ses camarades de classe. Sur la défensive, l’instituteur a réussi à éviter les coups d’épée de son agresseur, et à le bloquer avec l’aide des autres élèves. Alerté, le directeur de l’établissement a aussitôt averti la police qui s’est déplacée sur les lieux pour interpeller le mineur. Ce dernier a été conduit au poste de police pour interrogatoire avant que son dossier ne soit transmis au service des mineurs pour complément d’enquête, écrit Al Akhbar.

Le pari qui tue

Cet incident a suscité la peur et l’indignation au sein de l’établissement. Elèves, cadres et enseignants ont demandé à la victime de l’agression de ne pas retirer sa plainte, ni de pardonner à l’élève incriminé afin que son cas serve d’exemple pour ceux qui commettent ce genre de délits, qui menacent la sécurité des établissements scolaires et ternissent l’image de l’enseignement dans notre pays, souligne le quotidien.

A plusieurs centaines de kilomètres de là, à Taounate, un élève âgé de 15 ans a tué samedi dernier à coups de bâton un de ses camarades. Les deux jeunes avaient fait un pari, l’un d’eux n’a pas respecté sa parole ce qui a mis son camarade, un élève du collège Jbabra dans le cercle du village de Ba Ahmed, hors de lui. Le différend entre les deux mineurs a dégénéré à la sortie du collège avant qu’ils n’en viennent aux poings. L’un d’eux a alors saisi un gros bâton et asséné des coups à son rival qui a perdu connaissance. L’agressé a succombé quelques temps plus tard lors de son transport au dispensaire des suites d’une hémorragie interne. Le corps de la victime, indique Al Akhbar, a été envoyé à l’hôpital Ghassani à Fès pour les besoins de l’examen médico-légal. Arrêté dimanche par les gendarmes, l'adolescent risque d’être poursuivi pour coups et blessures ayant causé la mort de manière non préméditée.

Agression à Beni Makada

La troisième scène de ce film noir s’est passée lundi dernier à Tanger aux environs immédiats du Lycée Allal El Fassi, dans l’arrondissement de Beni Makada, sur le Boulevard Moulay Ali Cherif. Des délinquants convoitant le matériel porté par un groupe d’élèves et un chef de service de la Délégation du ministère de l’Education nationale de Tanger-Asilah ont agressé le groupe, quelques minutes après le départ de Rachid Belmokhtar, ministre de tutelle, avec l’ambassadeur du Royaume-Uni sur l’avancement du cycle Baccalauréat marocain, option anglais. Les agresseurs, profitant du départ des policiers, ont essayé de voler le matériel sophistiqué porté par les membres du groupe. Blessé à la jambe lors de l’attaque, le chef de service a été admis dans une clinique privée de la capitale du détroit avant de la quitter le soir même après avoir reçu les soins nécessaires.

Ces faits reflètent une insécurité certaine au sein et aux environs immédiats des établissements scolaires. Les décideurs devraient bannir les armes blanches au sein des établissements, quitte à instaurer un contrôle à l’entrée.

Par Amine Haddadi
Le 16/01/2015 à 22h17