Vidéo. Habitats menaçant ruine à Casablanca: à chaque hiver suffit sa peine

Le360

Le 25/10/2020 à 14h37

VidéoC’est un sujet récurrent que celui des maisons menaçant ruine dans l’ancienne Médina de Casablanca. Il revient sur le devant de la scène chaque hiver. Voici un énième cri d’alarme lancé par des citoyens devant la caméra de Le360.

«Nous n’aspirons qu’à vivre comme des gens normaux qui apprécient le froid et la pluie, au lieu d’avoir la peur au ventre dès l’arrivée de l’hiver», raconte avec dépit cette quinquagénaire qui montre à la caméra de Le360 sa maison qui est dans un état de délabrement avancé.

Pour cette habitante d’un quartier populaire de l’ancienne Médina de Casablanca, leur calvaire dure depuis plusieurs années. Mais en dépit de leurs multiples plaintes, aucune solution tangible ne leur a été proposée. 

Depuis 2012, indique notre interlocutrice, les responsables leur demandent de déménager dans un nouvel habitat, moyennant la somme de 110.000 dirhams. «Or, nous ne disposons pas de cette somme. Je vis avec ma sœur et nous sommes toutes les deux sans emploi et sans ressources», ajoute-t-elle.

Un jeune raconte avoir échappé à une mort certaine lorsqu’un arbre entièrement déraciné par le vent est tombé au centre de sa maison alors qu’il dormait. Ce sont les cris de sa mère qui l’ont sauvé. Un témoin oculaire de cet incident estime que les habitants vivent dans une terreur permanente. «Ce genre d’habitats est dégradant pour la dignité humaine», avance-t-il. 

Si les habitants sont conscients du danger auquel ils sont confrontés tous les jours que Dieu fait, et se disent prêts à déménager, le montant qui leur est exigé pour leur relogement pose problème. La plupart vivant dans la précarité et sans ressources stables affirment ne pas disposer de la somme demandée.

Une bonne partie des habitants de ces logements menaçant ruine ont été relogés, suivant un recensement datant de 2012. Mais d’autres ont été négligés, ne figurant pas dans la liste établie par les autorités malgré leurs multiples requêtes, selon le témoignage d’un habitant. «Conséquence, je risque d’être jeté à la rue avec ma famille, à n’importe quel moment», craint-il.

Par Amine Lamkhida et Saad Aouidy
Le 25/10/2020 à 14h37