Vidéo. Fnideq: fin de la contrebande et Covid-19… L'activité des commerçants de la ville à l’agonie

Le360

Le 24/09/2020 à 08h55

VidéoPendant des années, les commerçants de Fnideq ont bénéficié d'une facilité d'entrées dans le préside occupé de Sebta, pour faire prospérer leurs affaires. Cependant, avec la fin de la contrebande, la pandémie du Covid-19 et l’absence d’estivants cet été, ils sont aujourd'hui au bord de l’asphyxie.

Frontalière à Sebta, la petite ville de Fnideq a longtemps été la plaque tournante des produits de contrebande en provenance du préside occupé. Pendant des années, les commerçants de cette petite cité méditerranéenne, au nord du Royaume, ont pu prospérer grâce à la porosité de ce passage et à une certaine tolérance de la part des autorités.

«Pendant des décennies, il y a eu une certaine tolérance, voire un laxisme de notre part», avait reconnu le directeur général de la douane marocaine, Nabil Lakhdar, dans une interview accordée à l’agence de presse espagnole EFE, reprise dans un article publié sur Le360, au mois de février dernier.

Nabil Lakhdar avait aussi laissé entendre que les mesures anti-contrebande à Bab Sebta, en vigueur depuis octobre 2019, étaient irréversibles, même si l’économie des deux présides occupés «pourrait en souffrir».

Il avait aussi rappelé, à juste titre, que Sebta et Melilla ne sont pas des «frontières» et qu’elles n’avaient jamais été traitées comme des «étapes commerciales». Elles doivent se convertir en points de passage pour les personnes, à l'image des aéroports, où les passagers entrent avec des marchandises pour leur consommation personnelle à petite échelle, avait-il précisé.

Suite à ces décisions, les commerçants avaient vu leur activité impactée, comme l’explique Ilias Elfettate, commerçant dans une galerie marchande de Fnideq: «suite à la fermeture du passage frontalier de Sebta, nous avons remarqué une chute de la demande».

Autre problème de taille, les conséquences de la pandémie du nouveau coronavirus. Le confinement a mis à l’arrêt l’économie du Royaume, et ces commerçants comptaient donc sur la reprise et l’été, saison au cours de laquelle la région connaît une affluence importante, pour relancer leur commerce, mais là aussi, ils ont subi une désillusion.

La recrudescence du nombre de cas positifs a contraint les autorités à réduire les déplacements interurbains, ce qui a limité le nombre d’estivants cet été. Autre absence de taille, celle des MRE. Le prolongement de la fermeture des frontières a empêché la diaspora marocaine, dont la plupart possèdent des résidences secondaires dans la région, de venir passer leur été comme d'habitude sur la côte méditerranéenne. 

«La fermeture du passage frontalier avec Sebta, le Covid-19, qui a empêché les Marocains de venir, et l’absence des MRE, nous avons passé un été catastrophique. Cet été, très peu de gens sont venus et ceux qui étaient là, c’était pour la mer. Notre chiffre d’affaires a chuté de près de 90% par rapport à l’année précédente», estime Mouad Arjaste, un jeune commerçant de Fnideq.

Malgré toutes ces contraintes et difficultés, à Fnideq, les commerçants restent optimistes et fondent leurs espoirs sur les décisions que prendront les autorités et tout particulièrement sur le lancement de la nouvelle zone d’activité économique. Son chantier a démarré au mois de juin dernier, et relancera certainement le dynamisme de la ville.

Par Mehdi Heurteloup
Le 24/09/2020 à 08h55