Vidéo. Casablanca: Mriziga, un lieu de baignade chargé d'histoire

adil gadrouz

Le 02/08/2018 à 12h07

VidéoC’est l’un des rares espaces constituant une bouffée d’oxygène pour les habitants de l’ancienne Médina de Casablanca. Mriziga exerce un charme attrayant et particulier sur petits et grands. Et pourtant, cette plage n’est pas exempte de danger.

Mriziga se situe près de la Grande Mosquée Hassan II. Depuis toujours, cette plage a été une destination très prisée par les habitants de l’ancienne Médina de Casablanca. «Vous pouvez me donner tout l’argent du monde et me diriger vers la meilleure piscine qui soit, rien n’égalera le bonheur de nager à Mriziga», nous déclare un jeune.

Mriziga, c’est une longue histoire. C’est à quelques mètres que se trouvait le terrain «Lahmar», là où feus Larbi Ben Barek, la Perle Noire, et Marcel Cerdan avaient caressé la balle ronde de circonstance. Et c’est également tout près que se trouvait la maison du grand poète Mustapha Nissabouri qui y venait pour trouver de l’inspiration. Et c’est aussi à quelques mètres que se trouve (toujours) la maison du défunt Rahal Essoulami, maître traiteur et dans laquelle presque tous ses fils ont vu le jour.

Mriziga nourrissait aussi et faisait vivre plusieurs familles. Elle était une mer riche, très riche en poissons et était surtout connue par ses moules considérées comme les meilleures au Maroc.

«Depuis notre enfance, nous y venions accompagnés de nos parents. Aujourd’hui, nous nous y rendons avec les nôtres», témoigne un quinquagénaire.

Mriziga tire son surnom de «mère des égouts» à cause des canaux à égouts qui s’y trouvaient. Mais cela n’a jamais découragé les gens à se baigner tant les eaux insalubres étaient déversées très loin. Ils ont disparu avec la construction de la Grande Mosquée Hassan II. 

Mriziga est aussi une mer dangereuse. Plusieurs personnes y ont perdu la vie, emportées par les vagues géantes. D’autres qui aiment braver les dangers en s’adonnant au plongeon, dans un concours de folie entre les jeunes, ont également péri.

Mriziga, l’on continue à l’aimer, à l’apprécier… Elle fait partie intégrante de la mémoire collective de Casablanca.

Par Adil Gadrouz
Le 02/08/2018 à 12h07