Usage médical du cannabis: le cultivateur et l’environnement au cœur des priorités de l’ANRAC, selon un expert

Ali Sedrati, ancien président de la Fédération des industries pharmaceutique, revient sur le rôle de l'Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) qui vient de démarrer officiellement ses activités.

Ali Sedrati, ancien président de la Fédération des industries pharmaceutique, revient sur le rôle de l'Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) qui vient de démarrer officiellement ses activités. . le360

Le 07/06/2022 à 09h23

VidéoL’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC) vient de démarrer officiellement ses activités en affichant deux priorités majeures: œuvrer en faveur des cultivateurs et préserver l’environnement, a estimé Ali Sedrati, ancien président de la Fédération des industries pharmaceutique.

«L’ANRAC, dont le premier conseil d’administration vient de se tenir, a tracé une feuille de route dans laquelle les intérêts des cultivateurs et de l’environnement figurent en bonne place», a affirmé Ali Sedrati dans une déclaration pour Le360. Il a ajouté que 80.000 familles de cultivateurs vont pouvoir désormais vivre dignement de cette culture légalisée qui couvrira quelques 60.000 hectares dans le nord du pays.

Cet expert a relevé que la feuille de route de l’agence aborde la réglementation «par la création de coopératives» regroupant les activités liées aux cultivateurs. «Ces coopératives constituent le fer de lance de ce grand projet qui devrait permettre au Maroc de figurer parmi les grands industriels en matière pharmaceutique et médicale», a-t-il souligné.

Ces coopératives sont «les seuls intermédiaires et les seuls interlocuteurs légaux de l’agence», a-t-il expliqué, ajoutant qu’à défaut, toute activité liée au cannabis est interdite et punie sévèrement par la loi.

L’agence a pour objectif également de veiller sur l’environnement régional du Nord, avec l’utilisation rationnel des ressources hydriques. En ce qui concerne les plants de cannabis qui seront cultivés, Ali Sedrati a précisé que l’agence va sélectionner les semences appropriées pour l’industrie pharmaceutique.

Selon des estimations non officielles, le Maroc pourrait générer, à l’horizon 2030, des recettes d’exportation de 20 à 30 milliards de dollars.

Il faut rappeler que le premier conseil d’administration de l’ANRAC s’est tenu le 3 juin 2022 sous la présidence du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit. L’agenda a porté notamment sur l’examen des cahiers de charges, l’obtention des autorisations ainsi que la création des coopératives.

La réunion a aussi pris acte de la finalisation des textes d’application de la loi n°13-21 relative aux usages licites du cannabis et a approuvé les premières actions de l’agence de 2022.

Selon la loi 13-21 relative à l'usage licite du cannabis, l’ANRAC assure la mise en œuvre de la stratégie de l’Etat dans le domaine de la culture, la production, la fabrication, la transformation, la commercialisation et l’exportation du cannabis. L’ANRAC intervient également dans l’importation des produits de bases de cannabis à des fins médicales, pharmaceutiques et industrielles. Par ailleurs, elle est chargée de réglementer et d’assurer le suivi et le contrôle de l’ensemble des opérations relatives au cannabis et à ses usages licites.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 07/06/2022 à 09h23