Une enseignante derrière les barreaux pour proxénétisme

mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Dans un lycée de Casablanca, une enseignante exploitait ses élèves dans la prostitution. Après son arrestation, les familles des victimes se sont rétractées pour éviter de nuire à la réputation de leurs filles. Les détails.

Le 31/10/2018 à 21h37

Impliquée dans une affaire de proxénétisme, une enseignante a été déférée, mardi dernier, devant le procureur général près le tribunal de première instance de Aïn Sebaâ, qui a décidé de la poursuivre pour exploitation de mineures dans la prostitution et abus de pouvoir. Il a ainsi ordonné sa mise sous écrou à la prison de Aïn Sebaâ, nous apprend Assabah dans son édition de ce jeudi 1er novembre.

Le quotidien déplore néanmoins le désistement des parents des victimes, qui ont renoncé à poursuivre l’accusée. Seul le père d'une lycéenne a persisté. L’attitude des familles, dont celle de l’élève qui a fait éclater l’affaire et révélé l’identité de toutes les victimes, s’expliquerait, selon Assabah, par la peur de nuire à leur réputation et le désir de leur épargner les confrontations embarrassantes lors d’audiences publiques au tribunal.

La mise en cause, qui occupait le poste de surveillante générale, recrutait ses victimes au sein même de l’établissement scolaire dans lequel elle travaillait. C’est elle qui leur délivrait les justifications pour leurs absences répétitives, écrit Assabah.

Les sources du quotidien s'interrogent à propos des éventuels complices de l’enseignante, sachant que l’une des victimes a révélé que l’accusée avait organisé une fête bien arrosée à laquelle ont assisté des inconnus de 30 à 40 ans qui ont eu des rapports sexuels avec les victimes, qu’ils avaient encouragées à la consommation d’alcool.

Par ailleurs, Assabah signale que l’association”Touche pas à mon enfant” est montée au créneau pour soutenir les victimes et se constituer partie civile. Sa présidente, Najat Anouar, a dénoncé un crime impardonnable relevant de la traite d'êtres humains.

L’article 498 du Code la procédure pénale prévoit une peine d'emprisonnement d'un à cinq ans et une amende de cinq mille à un million de dirhams. L'infraction est considérée plus grave quand elle est commise à l'encontre d'un mineur de moins de dix-huit ans par, quelqu’un ayant une autorité sur lui.

Par Zineb El Ouilani
Le 31/10/2018 à 21h37