Un Marocain de Libye piégé par une plaisanterie (presque) fatale!

DR

Revue de presseKiosque360. Pour immortaliser sa traversée du désert libyen, un Marocain de Syrte s’est fait filmer une kalachnikov aux mains. Il le paie cher.

Le 19/09/2014 à 06h58

Il ne savait peut-être pas que sa plaisanterie pouvait lui coûter sa liberté et causer de grosses frayeurs à ses compagnons de route. Lui, c’est un jeune Marocain de Syrte, ancien fief de l’ex-dictateur Kadhafi. C’est dans cette immense région désertique qu’il a eu la pire "idée" qu’il ne lui ait jamais été donné d’avoir : se faire filmer, une kalachnikov pointée sur la tempe d’un compagnon visiblement apeuré ! Sans doute notre aventurier voulait-il immortaliser ce spectacle devenu tristement banal en Libye, en proie à une guerre qui ne dit pas son nom. Jusque-là, il n’avait rien à se reprocher. A part que, le lendemain, et sans tourner la question dans sa tête, il balance la vidéo suspecte sur les réseaux sociaux. Ce qui vaudra à ce célèbre anonyme des milliers de visites mais surtout, et contre son attente, une "mention spéciale" sur les fiches secrètes de la section antiterroriste de la BNPJ. "Aussitôt arrivé à l’aéroport Mohammed V, en provenance de la Libye, il sera cueilli par les services compétents", révèle Al Massae, dans son édition à paraître ce vendredi 19 septembre. D’après le quotidien, le suspect, un certain "Abdelaziz. N", serait entendu aujourd’hui même par les enquêteurs de la police judiciaire.

On ne joue pas avec une kalachnikov!

Arrêté il y a une semaine, après avoir réussi sa fuite hors du chaudron libyen, il doit désormais répondre de son forfait, même s’il l’aurait fait sur le mode de la plaisanterie. On ne joue pas avec une kalachnikov, encore moins avec la vie d’autrui, surtout par ces temps macabres où, mine de rien, l’on voit des "daachiens" se livrer à cette partie de "football" pour le moins déconcertante : jouer avec les têtes de leurs victimes égorgées ! Abdelaziz était-il conscient de la gravité de son acte ? Il l’apprendra plus tard à ses dépens. Mais voilà, d’après Al Massae, il aurait voulu se racheter, aux yeux de ses compatriotes surtout à Sidi Mokhtar, sa localité natale, Marrakech. A preuve, "il s’est payé un billet retour au Maroc, via la Tunisie", plaide Al Massae. Or, le mal est fait. Fait inattendu, l’affaire "Abdelaziz" a comme un effet avalanche.

Faux braquage, vrais dégâts!

Abdelaziz n’est pas le seul à être piégé par cette mauvaise blague, bien d’autres ressortissants en payeront le prix, comme le note Al Massae. A en croire ce quotidien, tous les passagers du vol à bord duquel se trouvait Abdelaziz auraient été conduits vers la préfecture de police de Casablanca, à Maârif. "Deux bus auraient été dépêchés à l’aéroport Mohammed V pour évacuer les passagers, au nombre de 60, dont des femmes", relève la publication, qui indique se baser sur des "sources bien informées". Les passagers infortunés auraient été auditionnés une journée durant par les infatigables fins limiers de la BNPJ, au sujet notamment de leurs activités précédentes en Libye, des rapports qu’ils auraient tissés avec les milices libyennes armées, et du pourquoi de leur retour. Une rude épreuve qu’ils n’oublieront peut-être jamais. Mais une chose reste sûre : Ils ne le pardonneront jamais à leur compagnon d’infortune, pas plus qu’à ce mauvais hasard qui l’aura mis sur leur chemin… de retour.

Par Ziad Alami
Le 19/09/2014 à 06h58