Tunisie : Une manifestation sans précédent contre Annahda

Quelle sera l'issue du mouvement de protestation qui a secoué Tunis cette nuit du mardi 6 au mercredi 7 août ? Il s’agit en effet de la plus importante manifestation organisée à ce jour par l’opposition. La revendication est on ne peut plus claire et radicale : les opposants réclament la chute du régime tunisien.

La manifestation qui, selon les sources précitées, a rassemblé plus de 40000 personnes dans la banlieue de Tunis, a eu lieu le soir, après la rupture du jeûne, au rythme de slogans scandés par les manifestants munis de drapeaux : "Le peuple veut la chute du régime", "le gouvernement va tomber aujourd’hui", clamaient en effet les opposants descendus dans la rue pour demander la démission du gouvernement Annahda et la dissolution de l’Assemblée constituante.

Le régime tunisien vit aujourd’hui une crise sans précédent, la colère de l’opposition ayant été attisée par l’assassinat, fin juillet, de Mohamed Brahmi, six mois après le meurtre du militant Chokri Belaïd : Ennahda et le gouvernement entraînent le pays vers la destruction. Aujourd'hui, le gouvernement partira, sera remplacé par un autre. [...] Le gouvernement sera obligé d'écouter la voix de la rue", déclarera ainsi Besma Khalfaoui, la veuve de Chokri Belaïd, sur les ondes de Radio Express-FM.

L’Assemblée constituante a, quelques heures avant la manifestation, suspendu ses travaux de rédaction de la nouvelle constitution : "J'assume ma responsabilité de président de l'ANC et suspends les travaux de l'Assemblée jusqu'au début d'un dialogue, et cela, au service de la Tunisie", a ainsi déclaré son président, Mustapha Jaafar, à la télévision d'État, avant d’ajouter : "J'appelle tout le monde à participer au dialogue". Mais le climat politique est plus que jamais tendu et l'opposition plus inflexible que jamais.