Trucs et astuces des faux mendiants, ou l'offense faite aux vrais laissés pour compte

DR

Revue de presseLa mendicité est un phénomène social malheureusement très répandu au Maroc. Mais, au-delà des apparences, il se trouve que certains en font une véritable "profession". Reportage.

Le 02/09/2013 à 19h23, mis à jour le 02/09/2013 à 22h54

Certains exhibent leur handicap, d’autres mettent en avant leurs enfants ou se lamentent sur leur misère… les mendiants font la Une de Al Khabar. Pour son édition du mardi 3 septembre, le quotidien s’est infiltré dans les rues de la métropole casablancaise pour livrer à ses lecteurs un reportage sur "les astuces des mendiants professionnels".

"Quartier Derb Soultane, près de la mosquée des Habous, les piétons passent devant une armée de mendigots installée sur la place", décrit le journal. "La plupart ont entre deux ou trois enfants qu’ils poussent à la mendicité, créant ainsi une nouvelle génération de quémandeurs". A en croire le témoignage d'une personne approchée par le quotidien, "il existe au Maroc deux familles reconnues de mendiants de pères en fils".

Profession ? Mendiants !

"Présents un peu partout à travers le pays, les membres de ces deux familles sont très réputés pour leur sens de la ruse", poursuit ce témoin. "Alors que certains prétendent souffrir d’un handicap, d’autres se blessent volontairement et vont jusqu’à couvrir leurs plaies de sucre et de boue afin d’attirer les insectes et infecter les lésions", lit-on encore sur les colonnes du support. Sans oublier ceux qui circulent en fauteuils roulants, prétendant être amputés des deux jambes. Or, selon Al Khabar, l’astuce consiste à plier les jambes, bandées fortement afin qu’elles se maintiennent, tout en faisant adopter une certaine tenue à son corps, apparemment désarticulé, pour mieux tromper les passants.

Une ingéniosité qui ne prête malheureusement pas à sourire, d’autant plus que ces faux mendiants profitent de la bonne foi des passants pour les arnaquer et nuisent du même coup à ceux qui sont vraiment miséreux. Nul besoin de rappeler que la police a déjà surpris à plusieurs reprises des mendigots avec plusieurs milliers de dirhams en poche. Il est vraiment triste de voir qu’alors que certains n’ont d’autres choix que de tendre la main pour solliciter l’aide d’autrui, d’autres font de la mendicité un véritable choix de vie.

Par Sophia Akhmisse
Le 02/09/2013 à 19h23, mis à jour le 02/09/2013 à 22h54