Traite d’êtres humains: un réseau utilisait le Maroc comme pays de transit

mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360.Un réseau de trafic de jeunes filles, qui opérait entre le Nigeria et l’Europe via le Maroc, a été neutralisé par Interpol. Les trafiquants, qui les obligeaient à se prostituer, les contraignaient à leur payer 550.000 DH de frais de voyage.

Le 25/09/2016 à 23h21

L’Office européen de police, Europol, vient de démanteler un réseau international de traite d’êtres humains, principalement des filles mineures. L’opération a permis la libération de 21 jeunes filles et conduit à l’arrestation de 24 membres du réseau, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 26 septembre.

Ce réseau mafieux, affirme le journal qui cite des sources médiatiques espagnoles, s’activait sur deux axes, soit les routes reliant le Nigeria à la Libye et le Nigeria au Maroc en direction de l’Europe avec, comme points d’entrée, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. Les victimes étaient réduites à l’esclavage sexuel et contraintes de verser un montant de 550.000 DH, qu’elles tiraient de leur activité, aux membres du réseau.

Le journal, qui cite encore les conclusions de l’enquête menée notamment par la police espagnole, en collaboration avec Interpol, affirme que les victimes se comptent principalement parmi les filles nigériennes âgées entre 18 ans et 25 ans. Les trafiquants les faisaient venir du Nigeria au Maroc où elles entraient via l’aéroport Mohammed V avant de transiter vers l’Espagne.

Se référant à une enquête réalisée dernièrement par le quotidien espagnol El Pais, le journal rapporte le cas d’une fille tombée enceinte de son passeur lors de son transit par le Maroc. Lorsqu’elle a voulu abandonner son projet d’émigration en Europe, il l’a vendue à d’autres membres du réseau pour 150.000 DH. Ceux-ci l’ont obligée à continuer le voyage. Elle a passé, raconte-t-elle, 18 heures dans une barque de fortune qui a fini par faire naufrage. Sans l’intervention des garde-côtes espagnols qui ont secouru les 54 femmes à bords, dont 7 étaient enceintes, elle aurait pu périr pendant le voyage. 

Par ailleurs, d’autres réseaux nigérians qui pratiquent, selon les enquêteurs espagnols, des rites Vaudous pour forcer ces jeunes filles à signer des contrats et, ensuite, les maintenir sous contrôle, ont déjà été démantelés par le passé. Ces femmes soumises à l’esclavage sont appâtées, au Nigeria, par l'espoir d'une vie meilleure et des promesses de gains financiers rapides et importants.

Par Amyne Asmlal
Le 25/09/2016 à 23h21