Tout sur la dépollution de la lagune de Marchica

Saïd Zarrou, DG de l'Agence pour l'Aménagement du site de la lagune de Marchica.

Saïd Zarrou, DG de l'Agence pour l'Aménagement du site de la lagune de Marchica. . MAP

EntretienLa dépollution de la lagune de Marchica a nécessité depuis 2006, date du lancement des travaux, un investissement global de 1,5 milliard de dirhams. Le point avec Saïd Zarrou, DG de l'Agence pour l'aménagement du site de la lagune de Marchica.

Le 09/06/2014 à 12h37

Le360 : Quelles ont été les actions menées dans le cadre de la la dépollution de la lagune de Marchica ?

Saïd Zarrou : La lagune était dans un état de pollution catastrophique à cause des eaux usées en provenance de la ville de Nador. Pour stopper l'hémorragie, 700 ouvriers, tous originaires de Nador ont extrait près de 4.500 tonnes de déchets, de sacs en plastiques, de bouteilles, de pneus à l'aide d'engins mécaniques. Nous avons construit une station d'épuration des eaux usées, créé une décharge pour les déchets solides et confié à une société libanaise la gestion déléguée de la collecte des déchets.

Comment se régénère l'eau de cette lagune?

Nous avons créé un détroit de 300 mètres de largeur et un kilomètre de long avec une profondeur de 6 mètres. Grâce à ce bras de mer, la lagune se ressource et se régénère de l'eau de la Méditerranée. Les poissons sont de retour. L'eau de la lagune est redevenue bleue et propre et le milieu marin sain. Nous avons épuré les rivages et les berges.

Concrètement, qu'est-ce qui a changé, selon vous ?

La fin de l'opération de dépollution a été marqué en ce 7 juin par la visite de PlanetSolar, le plus grand navire solaire au monde. Tout un symbole pour souligner que la promotion de l'environnement et l'utilisation des énergies renouvelables (solaire, éolienne) constituent une priorité dans la stratégie d'aménagement touristique de la zone de Marchica. Il faut préserver les ressources naturelles du site. Le parc ornithologique a été sauvé. Les flamants roses sont de retour après avoir été chassés par la pollution. La zone où se trouvait l'usine de lavage du minerai de fer et qui déversait ses déchets dans la lagune a été transformée en un terrain de golf de 18 trous.

A quoi vont servir les énergies renouvelables?Les énergies renouvelables vont alimenter en électricité toute la zone de Marchica y compris la corniche. Le golf, les immeubles, les hôtels, les résidences et les centres de loisirs fonctionneront à l'énergie voltaïque et éolienne. Pour l'arrosage des espaces verts, un barrage collinaire sera construit prochainement près de Nador.La réussite de cette expérience de dépollution et d'aménagement est-elle exportable?Oui, c'est un modèle marocain auquel s'intéresse la Côte d'Ivoire. Lors de la récente visite du roi Mohammed VI dans ce pays, les deux chefs d'Etat ont convenu de donner une suite à cette expérience marocaine pour faire aboutir un projet de dépollution de la lagune Cocody d'Abdijan.

En quoi consiste la seconde et dernière phase de ce grand projet?

Il s'agit de la restructuration urbaine de l'axe Nador-Béni Nsar et la finalisation de trois projets stratégiques de développement des cités intelligentes de l'ONDA, d'Atalayoun et des deux mers. L'investissement est de 3,5 milliards de dirhams. La cité d'Atalayoun est un projet constitué d'un complexe résidentiel bâti autour de l'Académie de golf et de deux marinas. Les projets des deux mers s'articulent autour de la construction du Village du Lagon, l'Ile des oiseaux, la Baie des coquillages et l'Hôtel du Large.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 09/06/2014 à 12h37