Sécurité routière: Des radars pour le décor!

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Revue de presseKiosque360. La malédiction des radars de contrôle de vitesse continue de poursuivre l'ancien ministre de l'Equipement Karim Ghellab. Les révélations du ministre PJDiste Najib Boulif.

Le 25/09/2014 à 08h43

Depuis qu'il a quitté la présidence du Parlement, en octobre dernier, Karim Ghellab est au centre de toutes les critiques. Aujourd'hui encore, l'ancien ministre istiqlalien de l'Equipement et du transport, se voit reprocher le contrat des radars de contrôle de vitesse. Et pas par n'importe qui puisque l'accusation, assez grave, vient cette fois et ouvertement du ministre délégué auprès du ministre de l'Equipement, du transport et de la logistique Mohamed Najib Boulif. Dans une interview publiée ce 25 septembre sur Akhbar Al Yaoum, le ministre PJDiste affirme que le contrat des radars fixes, scellé par Karim Ghellab en 2006, comportait deux volets: l'acquisition de 150 unités pour la somme globale de 70 millions DH et le paiement des prestations de maintenance pour 1,4 million DH.

Des radars et des urnes

Le meilleur est pour la fin. A l'entrée en vigueur du célèbre Code de la route en octobre 2010, ces radars fixes ont été mis en service, et ce fut une expérience pour le moins surréaliste. Explication de Najib Boulif: 80 radars ont été installés hors du périmètre urbain et n'ont été reliés ni au réseau électrique ni au système des télécommunications nécessaire à leur mise en place. Autrement dit, ils servaient de simple décor. Quant aux 70 radars restants, affirme Najib Boulif, ils n'ont jamais servi. La maintenance? Le contrat signé pour 1,4 million DH n'a jamais été concrétisé. La solution trouvée par Najib Boulif, à en croire ses propres propos, a été de déménager 28 radars sur les axes autoroutiers et deux seulement sur les routes nationales. Après audit, le ministère a dû mettre la main à la poche en 2013 pour signer un nouveau contrat de maintenance se chiffrant à 6 millions DH, ajoute le ministre PJDiste.

La sortie du successeur de Karim Ghellab n'est innocente ni par la gravité des révélations faites ni, encore moins, par le timing. A quelques mois des élections communales de 2015, tout aussi cruciales que les législatives, ces révélations pourraient porter un coup fatal aux ambitions de l'ancien ministre et président du Parlement, surtout s'il décidait de se représenter à Casablanca (ville de toutes les convoitises) où il a déjà présidé la commune de Sbata. Quant à Najib Boulif, il devra désormais rendre des comptes à tous les automobilistes du pays qui avaient été verbalisés grâce à des radars qui, en réalité, ne flashaient que dalle!

Par Fatima Moho
Le 25/09/2014 à 08h43