Santé: les maux d'un corps malade

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Revue de presseKiosque360. Mauvaise gestion, détournements de médicaments et d’équipements médicaux, pannes répétitives des appareils radiologiques et retards ubuesques. Le système de santé est un grand corps malade. Les détails.

Le 20/04/2018 à 23h01

De grandes quantités de médicaments et d’équipements médicaux se sont volatilisées du CHU Mohammed VI à Oujda en l’espace de trois ans. C’est ce que révèle Assabah dans son édition du week-end des 21-22 avril.

Des fonctionnaires de la Santé publique dans la capitale de l’Oriental ont en effet divulgué les résultats d’un rapport élaboré par une commission de contrôle interne suite à un audit effectué, il y a quatre mois, dans une pharmacie relevant du CHU. Ils ont déclaré à Assabah que cette opération a mis à nu des dysfonctionnements en matière de gestion. Ils ont également déploré la disparition d’un grand stock de médicaments.

Selon les sources du journal, le coût des médicaments disparus, depuis l’ouverture du CHU en 2014, s’élève à 10 millions de dirhams. Ces produits pharmaceutiques, ainsi que de coûteux équipements médicaux dont certains sont utilisés en anesthésie, en réanimation et au service des urgences, auraient été détournés vers des cliniques privées. Les mêmes sources ont noté que les détournements systématiques et réguliers s’accompagnent de falsifications de factures et d’émission de faux bons de commande.

Pour vérifier ces informations, Assabah a contacté la direction du CHU mais un porte-parole du directeur général a refusé de fournir la moindre information au téléphone.

Dans un autre registre, Al Ahdath rapporte dans sa livraison de ce week-end, une ordonnance largement partagée par les internautes, émise par l’hôpital Moulay Hassan à Nouaceur, portant le cachet d’un médecin spécialiste et fixant la date d’une imagerie à résonnance magnétique cérébrale (IRM) que doit subir un enfant de 4 ans au 2 octobre 2019. L’enfant ne pourra donc bénéficier de cet examen qu’après une année et demie. C’est à ce moment-là que le médecin procédera au diagnostic de sa maladie pour que commence enfin une éventuelle prise en charge thérapeutique. Ce qui signifie que la maladie aura toutes les chances de dégénérer ou entrainer des complications graves. Al Ahdath ajoute que ce cas n’est pas isolé et qu’un nombre important de patients sont en attente d’un scanner ou d’une IRM, sachant que les deux examens sont payants même dans les établissements publics.

Par Zineb El Ouilani
Le 20/04/2018 à 23h01