Santé: les indicateurs sont au rouge

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Revue de presseKiosque360. Le dernier rapport du ministère de l’Economie et des Finances, intitulé «Tableau de bord social», a levé le voile sur l’état du secteur de la Santé: déficit en matière d’encadrement médical, manque d’infrastructures sanitaires, maigre budget d’investissement...

Le 17/08/2016 à 20h45

Le secteur de la Santé, au Maroc, ne serait pas en bonne santé. C’est du moins ce qui ressort du dernier rapport du ministère de l’Economie et des Finances, intitulé «Tableau de bord social».

En effet, la stratégie sectorielle du ministère de la Santé, qui visait la généralisation de l'accès aux soins et la couverture médicale pour un plus grand nombre de citoyens, n’a pas été concrétisée dans les règles de l’art. Le budget de fonctionnement, qui a été de 10 milliards de dirhams en 2013, a grimpé à 11.5 milliards de dirhams en 2015, alors que l’enveloppe budgétaire réservée à l’investissement a régressé de 25%, passant de 2 milliards de dirhams à seulement 1.5 milliard de dirhams. Et à peine 11% de l’ensemble du budget du ministère sont destinés à l’investissement, ce qui a des «répercussions sur le secteur, notamment dans le monde rural où il y a un déficit énorme en matière de ressources humaines, en plus d’une répartition inéquitable des médicaments».

Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui rapporte l’information dans son édition de ce jeudi 18 août, l’encadrement médical demeure en-deçà des attentes, en dépit des progrès enregistrés. Ainsi, un seul médecin est appelé à agir dans une zone de 1.925 habitants, raison pour laquelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le Maroc parmi les 57 pays dans le monde qui souffrent d’un déficit aigu de compétences médicales.

Le rapport du ministère de l’Economie et des Finances souligne également qu’en dépit des progrès réalisés durant ces dernières années, le secteur demeure encore confronté à un manque de 6.000 médecins et de 9.000 infirmiers. Le même constat a été relevé en matière d’infrastructures sanitaires. Ainsi, le nombre d’unités sanitaires n’a augmenté que de 4.1% de 2001 à 2015, alors que celui des hôpitaux est passé de 120 à 143, soit 23 de plus en quatorze ans.

De même, la capacité litière n’a augmenté, sur la même période, que de 25.000 à 29.000 lits. Pour ce qui est d’autres indicateurs, le rapport souligne que la mortalité infantile a baissé durant cette période.

Par Mohamed Younsi
Le 17/08/2016 à 20h45