Saisonnières marocaines exploitées en Espagne: la justice rouvre le dossier

Cueilleuses de fraises à Huelva (Espagne). 

Cueilleuses de fraises à Huelva (Espagne).  . DR

Revue de presseKiosque360. Le juge de la Cour d’appel de La Palma del Condado a décidé d’entendre les travailleuses saisonnières marocaines victimes d’agressions sexuelles à Huelva. D’autres ouvrières ont porté plainte contre leurs employeurs, dans la région de Mouggere, pour harcèlement sexuel.

Le 23/05/2019 à 18h30

La justice espagnole a rouvert le dossier des travailleuses marocaines dans la cueillette des fraises, victimes d’exploitation et d’agressions sexuelles dans la région de Huelva, en Espagne. Elle devrait les entendre de nouveau après le dépôt de leur plainte contre leurs employeurs qu’elles accusent de plusieurs violations allant jusqu’à l’esclavage. Le juge Cerano de la Cour d’appel de La Palma del Condado a décidé de rouvrir ce dossier et d’entendre les témoignages des victimes après que leur avocate a fait appel lors d’un premier jugement. Un rapport récent indique que les ouvrières saisonnières marocaines continuent de travailler actuellement dans des conditions inhumaines. Elles sont contraintes de ne pas faire le carême à cause des longues heures de labour qui ne respectent pas les termes du contrat de travail. Plusieurs travailleuses saisonnières marocaines ont de nouveau porté plainte pour exploitation et harcèlement sexuel à l’intérieur de la ferme «Bossadias», dans la région de Mouggere.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 24 mai, qu’un site espagnol a diffusé un reportage dans lequel trois saisonnières marocaines ont affirmé être obligées de boire de l’eau pendant le ramadan, à cause du doublement des heures de travail. Des enquêtes avaient révélé que les propriétaires des fermes espagnoles avaient appliqué une méthode cynique qui rappelle les pratiques des esclavagistes dans les plantations américaines et européennes. Ils ont, en effet, décidé de ne recruter que des femmes analphabètes qui ne peuvent réclamer leurs droits. Pis encore, ces nouveaux «maîtres» de l’esclavage contemporain ont exigé que les femmes marocaines soient mariées. Une façon de s'assurer que, après la fin de la cueillette, elles retourneront au Maroc pour retrouver leur mari et leurs enfants.

Il faut rappeler que l’ambassade du Maroc en Espagne a organisé, la semaine dernière, un ftour collectif dans la région de Huelva en l’honneur des travailleuses saisonnières marocaines. L’ambassadrice marocaine a indiqué que le gouvernement accompagnait ces ouvrières du début de l’opération de la cueillette jusqu'à la fin. Un accompagnement qui se fait à travers un programme du ministère délégué chargé des MRE comprenant des activités culturelles et éducatives, ainsi que des initiatives humaines et sociales.

Par Hassan Benadad
Le 23/05/2019 à 18h30