Retard des pluies: les agriculteurs craignent une saison «catastrophique»

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Revue de presseKiosque360. La saison agricole se présente mal. Les fellahs marocains commencent à perdre espoir et demandent une revalorisation des indemnités contre la sécheresse.

Le 08/12/2015 à 22h30

Le mois de décembre est bien entamé et toujours pas de signe de pluies à l’horizon! Une situation qui donne du fil à retordre aux agriculteurs. Akhbar Al Yaoum, dans son édition du 9 décembre, rapporte en effet que le retard des précipitations commence à inquiéter sérieusement les fellahs marocains. Pis encore, un climat de pessimisme s’installe parmi les agriculteurs du pays qui prévoient déjà une «saison catastrophique». Pour eux, les prévisions du ministère de l’Agriculture, qui s’attend à une récolte de 70 millions de quintaux cette année (contre 115 millions de quintaux la saison écoulée), sont à revoir à la baisse.

L’heure est donc grave. D’ailleurs, le ministère des Affaires islamiques, suite à des instructions royales, a appelé à la tenue de prières rogatoires, vendredi prochain, dans toutes les mosquées du royaume. En attendant, les témoignages recueillis par le journal auprès des agriculteurs laissent craindre le pire. «Ce sera difficile de sauver la saison, même si les pluies s’abattent sur le royaume dans les prochains jours. Tout ce que l’on espère, c’est limiter les dégâts», déclare un agriculteur de la région de Rommani qui regrette, par ailleurs, le manque de soutien du ministère de tutelle: «Le département de l’Agriculture est aux abonnés absents. Au lieu de soutenir les agriculteurs dans cette période difficile, le ministère nous oblige à payer des assurances contre le risque dont les montants oscillent entre 260 et 395 dirhams/hectare, ainsi que des assurances sur les crédits contractés auprès du Crédit agricole. La conjoncture ne nous permet pas de nous acquitter de ces montants», dénonce-t-il.

De son côté, Mohamed Ibrahimi, professionnel des céréales de la région de Chaouia, a critiqué les montants dérisoires des dommages alloués aux agriculteurs au titre de l’assurance contre la sécheresse (entre 800 et 1.200 dirhams). «Une somme qui reste très en-dessous de ce que dépense l’agriculteur sur chaque hectare», déplore-t-il.

Une chose est sûre: les prévisions métérologiques n’augurent rien de bon. Monsieur météo du royaume, Mohamed Belouchi, explique au journal que le retard des pluies est dû au renforcement de l’anticyclone des Açores qui empêche l’arrivée des perturbations au Maroc. Une situation qui devrait rester inchangée dans la semaine à venir.

Par Ahmed Adoua
Le 08/12/2015 à 22h30