Réforme de l'enseignement : C'est parti!

DR : Association Dynameau

Revue de presseOmar Azziman, conseiller du roi et président du Conseil supérieur de l'enseingement, annonce la couleur. Toutes les composantes de la société seront impliquées dans les concertations autour de la refonte du système éducatif.

Le 07/10/2013 à 22h52

Alors que les acteurs de la scène politique nationale semblent toujours être en concertation dans la cours de récré', le palais sonne la rentrée pour l'éducation nationale. C'est ce que laisse entendre le titre à la Une de Akhbar Al Yaoum : "Le palais s'apprête-t-il à récupérer le dossier de l'enseignement des mains du gouvernement ?" Dans son édition du mardi 8 octobre, le quotidien arabophone précise que le colloque international sur l'éducation organisé ce week-end à Casablanca a été marquée par la présence des conseillers du roi à savoir Fouad Ali El Himma et Omar Azziman (président du Conseil supérieur de l'enseingement) ainsi que Omar Kabbaj (ancien conseiller du souverain). Selon le journal, Nourredine Ayouch, acteur de la société civile, va travailler sur une proposition de réforme de l'enseignement "loin des regards du gouvernement".

"Après le discours du 20 août dans lequel le roi Mohammed VI avait ouvertement réprimandé le gouvernement pour sa gestion du dossier de l'éducation nationale et après avoir nommé son conseiller, Omar Azziman, à la tête du Conseil supérieur de l'enseignement (...), il semble que le palais ait l'intention de prendre en charge cet épineux dossier qui ne peut continuer à changer de main d'un gouvernement à l'autre, mais a besoin d'une prise en main à long terme", estime Akhbar Al Yaoum. Et d'ajouter : "Il n'est pas exclu que l'implication de Nourredine Ayouch, président de la fondation Zagora et acteur associatif, dans l'organisation d'un colloque international sous le thème de l'enseignement soit un premier pas dans le cadre de cette opération".

L'hypothèse avancée par le quotidien se confirme -à ses yeux- avec "la présence à cette conférence conseiller du roi, Fouad Ali El Himma, aux côtés de Omar Azziman, tandis qu'aucun ministre du gouvernement Benkirane n'y a assisté et que nombre des invités avaient déjà occupé un poste au sein du ministère de l'Education nationale au sein des gouvernements précédents". Plus loin, l'organisation de ladite conférence explique l'absence de Mohamed El Ouafa par le fait que "l'événement a convié les acteurs associatifs et que, par respect pour son statut, l'organisation n'a pas souhaité le mettre dans une position critique face aux invités".

Une politique d'éducation

A lire la Une de L'Economiste, on aurait presque l'impression que tout le monde veut mettre la main à la pâte en matière d'enseignement. "Patronat et société civile s'en mêlent", annonce le journal qui précise que "la CGEM est pour une école moins coûteuse et plus performante". "Penser l'éducation, selon le patronat, demande à être armé pour affronter l'avenir en citoyen responsable (…). Il faudra surtout des études tertiaires développant l'employabilité des étudiants", poursuit le quotidien. Ce dernier annonce également la création d'un collectif de 15 associations. Un réseau d'acteurs et de partenaires à la rescousse de l'école marocaine présidé par Nourredine Ayouch lui-même.

A lire la presse, deux hommes semblent être en première ligne aujourd'hui pour reprendre le dossier de l'enseignement là où d'autres ont échoué. Le premier, Omar Azziman, est responsable de la Chaire organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Le second, Nourredine Ayouch, n'a jamais caché ses positions quant au système éducatif au Maroc. Loin des guéguerres politiciennes, il faut bien reconnaître que l'enseignement aujourd'hui a besoin d'une prise en main sérieuse, rapide et qui, surtout, s'inscrive dans la durée. Jusqu'ici, force est de constater que les gouvernements passent et les réformes se suivent sans pour autant que le niveau d'éducation au Maroc s'en ressente, restant en-deçà des efforts et des moyens qui lui ont été consacrés. Entre ceux qui ne connaissent pas le chemin de l'école, ceux qui traversent des kilomètres pour rejoindre les bancs de leur classe et ceux qui y vont sans trop savoir où cela va les mener... le Maroc est loin d'être un bon élève.

Par Sophia Akhmisse
Le 07/10/2013 à 22h52