Radicalisation: le CFCM pour un programme commun de formation des imams et aumôniers de France

Mohammed Moussaoui, ancien président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et actuel président de l'Union des mosquées de France.

Mohammed Moussaoui, ancien président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et actuel président de l'Union des mosquées de France. . DR

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) annonce la mise en place d’une commission chargée d’élaborer un programme commun de formation des imams et aumôniers "à même d’harmoniser les cursus proposés et de permettre aux futurs imams de répondre aux attentes et aux défis de l’islam de France.

Le 24/10/2020 à 15h00

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de l’islam de France, a annoncé la mise en place d’une commission chargée d’élaborer un programme commun de formation des imams et aumôniers de France "à même d’harmoniser les cursus proposés et de permettre aux futurs imams de répondre aux attentes et aux défis de l’islam de France".

Cette commission sera composée des responsables de centres de formation existants ou en cours de création et se réunira en plénière le samedi 31 octobre 2020, indique un communiqué du CFCM, présidé par le Franco-Marocain Mohamed Moussaoui.

Se disant "conscient de ses responsabilités", le Bureau du CFCM entend participer à la "refondation" du culte musulman en prenant en considération ses implications culturelles et sociales. Il a décidé également à cet égard "de réunir la commission de prévention contre le radicalisme le dimanche 1er novembre 2020 en plénière afin d’élaborer un plan de lutte contre toutes les formes de radicalisme et d’extrémisme à même d’immuniser la jeunesse française face à la propagande des prêcheurs de la haine et de la division".

Ces annonces ont été faites une semaine après la décapitation par un réfugié tchétchène du professeur de collège Samuel Paty en région parisienne pour avoir montré à ses élèves, dans le cadre d’un cours d’éducation civique et morale, des caricatures du prophète de l’Islam.Pour rappel, le président Emmanuel Macron avait affirmé, le 2 octobre dans un discours sur les “séparatismes”, vouloir “libérer l’islam en France des influences étrangères”, qui se font, selon lui, de deux manières; l’une visible et assumée, l’autre parfois plus profonde et plus dangereuse, mais moins visible et moins assumée.

La première influence “qu’on a décidé de réduire”, c’est l’organisation de “l’islam consulaire”, avait-il expliqué, rappelant que la France “organise la formation des imams dans des pays étrangers et celle des psalmodieurs que nous faisions venir de manière régulière”.

“C’est la Turquie, le Maroc et l’Algérie qui fournissaient ces imams et ces psalmodieurs. Nous avons décidé de mettre fin à ce système de manière totalement apaisée avec les pays d’origine” en transition sur 4 ans en moyenne, car les imams seront formés en France, avait-il déclaré.

“Je le dis d’une manière vraiment très apaisée et en accord à la fois avec le CFCM et les trois pays que j’ai évoqués”, avait souligné le chef de l’Etat.

Par Rahim Sefrioui
Le 24/10/2020 à 15h00