Rabat-Salé sous l'eau: les habitants accusent

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Revue de presseKiosque360. Les habitants de Rabat-Salé, furieux d’avoir été livrés à eux-mêmes pendant les intempéries, appellent à l’ouverture d’une enquête pour déterminer les responsabilités et sanctionner les fautifs.

Le 25/02/2017 à 14h01

Le journal Assabah qui a consacré un reportage à ces intempéries dans son édition du week-end des 25 et 26 février, affirme que le délégataire de distribution d’eau et d’électricité Redal, les autorités locales et les conseils élus se rejettent la responsabilité.

Une chose est sûre, affirme le journal, tout le monde a bien été au courant de l’alerte de la Direction de la météorologie nationale qui mettait en garde contre de fortes averses dans la région. Personne, parmi les responsables des deux villes ne semble l’avoir prise au sérieux.

De même, aucun responsable local n’a encore reconnu sa responsabilité quant à la dégradation des infrastructures, notamment dans la ville de Salé et une partie de Rabat. Redal n’a pas non plus évalué le risque que présentent la vétusté des canalisations et l’absence d’une politique d’entretien et de curage des égouts. Bref, la société n’a pas pris les mesures nécessaires pour faire face à ces intempéries qui ont frappé les deux villes, dont la gestion des services communaux a été confiée à cette société, affirme le journal.

En attendant que quelqu’un reconnaisse sa responsabilité dans cette catastrophe, les habitants des deux villes exigent l’ouverture d’une enquête pour débusquer les responsables et sanctionner tous ceux qui auront manqué à leur devoir. En même temps, la réaction des maires des deux villes a été très tardive. Mohamed Seddiki à Rabat et Jamaa Mouatassim, également directeur de cabinet de Benkirane, à Salé, tous deux appartenant au PJD, auraient pu monter avec les responsables des autorités locales une cellule de crise, juste après l’alerte météo.

Ils auraient pu décider de fermer les écoles ce jour-là, d’évacuer certaines administrations ou de lancer une campagne de sensibilisation auprès des citoyens pour les mettre en garde et les inciter à limiter leur présence dans les rues. Ce qui aurait évité un calvaire aux habitants des deux villes, notamment dans les transports. Mais rien de cela n’a été fait. Certains habitants de Salé qui font la navette entre les deux villes ont même dû rentrer à pied chez eux, enjambant en petits groupes l’Oued Bouregreg, affirme le journal.

Un peu partout dans les deux villes, et las d’attendre l’intervention de Redal ou des responsables locaux, les habitants se sont débrouillés comme ils ont pu avec des moyens rudimentaires pour limiter les dégâts. Pendant ce temps, l’adjoint au maire de Salé qui n’avait pas quitté sa page Facebbok des yeux appelait, depuis son bureau, les internautes à prier pour les habitants de la ville, rapporte Assabah. Le responsable en second de la ville a évidemment rejeté la responsabilité sur les pluies qui ont été particulièrement abondantes ce jour-là, soit 70 millilitres en seulement quatre heures. Un volume que la ville n’a jamais vu pendant ces vingt dernières années.

Par Amyne Asmlal
Le 25/02/2017 à 14h01