Rabat: le triste destin des vélos-taxis

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Revue de presseKiosque360. Un an après leur mise en circulation, les vélos-taxis de Rabat sont esquintés par les pannes de moteur et la faible capacité de leur batterie. Un fiasco auquel s’ajoute le prix exorbitant de ces engins.

Le 21/02/2020 à 22h58

Le scandale des vélos-taxis de Rabat refait surface. Ces tricycles, qui ont coûté 2,5 millions de dirhams, ont été réduits à un tas de ferraille. Présentés au roi en janvier 2019, ces vélos électriques ont été importés de Chine à des prix qui dépassent largement leur valeur réelle. Selon certaines sources, les couacs successifs qu’a connus ce projet n’ont pas incité le wali de Rabat à enquêter sur cette transaction suspecte malgré son financement par l’INDH et le conseil préfectoral de Rabat. Les dizaines de jeunes victimes de ces dysfonctionnements n’ont cessé de demander le remplacement des véhicules défectueux. Ils réclament, en outre, de bénéficier de décisions gouvernorales d’exploitation au lieu de ce statu quo qui les oblige à s’acquitter des primes d’assurance.

Pourtant, ce projet a été présenté au roi comme un «moyen de transport touristique écologique dans la capitale qui permettra aux jeunes bénéficiaires, au chômage, de disposer d’un revenu stable». Mais quelques mois plus tard, les bénéficiaires se retrouvent à passer des jours entiers sans percevoir le moindre revenu. Et pour cause, les moteurs électriques de ces vélos prennent feu fréquemment, l’autonomie des batteries est faible sans oublier les multiples pannes mécaniques. Finalement, les jeunes, qui ont attendu des années pour en profiter, ont dû les céder, sans critères précis, à d’autres exploitants.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du samedi 22 février, que les premiers bénéficiaires de ce projet avaient averti les responsables que ces vélos électriques étaient de mauvaise qualité et ne valaient aucunement leur prix d’achat exorbitant. A preuve, les pannes mécaniques et les vices cachés ont commencé à se dévoiler deux mois après leur mise en circulation. L’Instance nationale de protection des biens publics avait, d’ailleurs, appelé à ouvrir une enquête sur le marché des vélos-taxis qui ont couté aux contribuables 2,5 millions de dirhams. La même association avait demandé à l’inspection générale du ministère de l’Intérieur d’auditer cette transaction, en raison de suspicions de dilapidation des deniers publics. Ces tricycles ont couté 50.000 dirhams l’unité alors que dans les centres de vente mondiaux, la valeur d’un véhicule similaire ne dépasse pas 9.000 dirhams tout au plus.

Par Hassan Benadad
Le 21/02/2020 à 22h58